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Le Journal de l'île Rouge
Economie

Biodiversité en péril : Madagascar à la croisée des chemins face à un projet destructeur

La gazette de la grande île
19/02/20253 minute read

Le déclin de la biodiversité mondiale a atteint un niveau critique en 2024, avec une perte alarmante de 73 % des populations d’espèces sauvages. Madagascar, sanctuaire d’une biodiversité unique au monde, n’est pas épargnée. Déforestation, feux de brousse, trafic d’espèces endémiques et changement climatique s’acharnent contre les écosystèmes déjà fragiles de l’île. Pourtant, loin de s’engager dans une politique de préservation, les autorités s’apprêtent à lancer un projet aux conséquences désastreuses : la construction d’une autoroute de plus de 600 kilomètres, traversant les derniers vestiges de forêts primaires et plusieurs réserves naturelles protégées.

Une infrastructure au coût écologique exorbitant

Sous couvert de développement économique, ce projet d’autoroute, porté par Radomelina, prévoit de relier plusieurs régions du pays en traversant deux des plus grandes forêts denses de Madagascar, ainsi que cinq réserves naturelles d’importance cruciale pour la conservation. Or, ces zones abritent une biodiversité exceptionnelle, comprenant des espèces endémiques qui ne survivent que dans ces écosystèmes précis. La destruction de ces habitats condamnerait de nombreuses espèces à l’extinction, menaçant l’équilibre écologique de tout le pays.

Destruction environnementale et impact irréversible

Les conséquences de cette autoroute seraient multiples :

  • Déforestation massive : La construction nécessiterait l’abattage de milliers d’hectares de forêts, accélérant la disparition des arbres centenaires et mettant en péril les écosystèmes forestiers.
  • Fragmentation des habitats : L’autoroute diviserait les forêts en enclaves isolées, empêchant la migration des espèces et réduisant leur capacité de survie.
  • Exacerbation du trafic d’espèces protégées : En facilitant l’accès à des zones reculées, l’infrastructure ouvrirait une voie royale aux trafiquants de bois précieux et d’animaux sauvages.
  • Impact sur les populations locales : Les communautés vivant en harmonie avec la forêt pourraient voir leurs ressources naturelles disparaître, compromettant leur sécurité alimentaire et économique.
  • Effet aggravant sur le changement climatique : La destruction de ces forêts, véritables puits de carbone, contribuerait à l’accélération du réchauffement climatique et à la multiplication des catastrophes naturelles.

Un choix stratégique irrationnel

Alors que le WWF et d’autres organisations environnementales alertent sur l’urgence de préserver ce qui reste du patrimoine naturel malgache, ce projet va à contresens des engagements internationaux en matière de conservation et de lutte contre le changement climatique. Plutôt que d’investir dans une infrastructure à l’impact aussi destructeur, Madagascar devrait privilégier des alternatives durables : amélioration des routes existantes, développement des infrastructures ferroviaires ou promotion de transports respectueux de l’environnement.

Loin d’être un moteur de progrès, cette autoroute risque de précipiter Madagascar dans une crise écologique et sociale irréversible. Il est encore temps d’agir, d’opposer une résistance citoyenne et d’exiger une politique de développement respectueuse du patrimoine naturel unique de l’île. Car une fois les forêts disparues, il ne restera plus rien à sauver.

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