Les rues du centre-ville d’Antananarivo sont une scène familière d’un éternel jeu du chat et de la souris entre la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) et les commerçants de rue. À intervalles réguliers, les agents municipaux lancent des opérations musclées pour « libérer » les trottoirs et la chaussée, chassant les vendeurs installés illégalement. Mais comme un épisode répétitif de Tom & Jerry, la partie ne dure jamais longtemps.
Des opérations éphémères
Il suffit de quelques jours, voire une ou deux semaines tout au plus, avant que la pression municipale ne retombe. Les commerçants reviennent, toujours plus nombreux, reprenant possession des rues qu’ils avaient temporairement quittées. Certains développent même des stratégies bien rodées : préparer des étalages mobiles, s’organiser en guetteurs, et profiter de la moindre faille dans la vigilance des agents municipaux.
Un équilibre tacite
Dans ce duel sans fin, la CUA finit souvent par baisser les bras. Trop de difficultés logistiques, trop peu de volonté politique, trop de pression sociale. Les vendeurs, de leur côté, ne comptent pas abandonner , et le bras de fer se termine souvent par une sorte de « compromis » implicite. Quelques portions de rue sont laissées à l’occupation informelle, jusqu’à ce que l’envahissement reprenne de plus belle.
Un changement illusoire
Tant que ce jeu continuera, il ne faudra pas s’attendre à un véritable changement. L’encombrement des rues et des trottoirs restera un problème chronique à Antananarivo, rendant la circulation pénible pour les piétons et les automobilistes. Tant que les mesures seront purement répressives et sans solutions durables pour ces vendeurs, le cycle du Tom & Jerry urbain restera sans fin.
