La lutte contre la traite des êtres humains à Madagascar reste un défi de taille. En 2024, 42 dossiers liés à l’exploitation ont été traités par les autorités, mettant en lumière des pratiques inquiétantes d’exploitation du travail domestique, du travail forcé et de pratiques analogues à l’esclavage.
Parmi les cas dénoncés récemment, celui du salon de beauté Twins Beauty suscite l’indignation. Installé initialement à Analakely avant de se déplacer à Ampefiloha Andavamamba, cet établissement est accusé de ne jamais avoir rémunéré ses employés, les maintenant dans une situation de travail forcé.
Un système d’exploitation dénoncé
Selon plusieurs témoignages recueillis auprès d’une association indépendante, les employés de Twins Beauty ont subi des conditions de travail abusives, sans salaire et sous la menace constante de représailles. Les propriétaires, qui travailleraient à la Présidence, auraient utilisé le nom du chef de l’État pour intimider ceux qui osaient réclamer leur dû.
Des plaintes ont été déposées contre le salon, mettant en lumière une situation qui reflète un problème plus large à Madagascar : l’exploitation des travailleurs les plus vulnérables. Salon qui ne possède aucun papier légal d’existence.
Un problème récurrent à Madagascar
Les statistiques du Bureau National de Lutte contre la Traite d’Êtres Humains (BNLTEH) montrent que 78 % des cas de traite humaine enregistrés en 2024 concernent le travail domestique, le travail forcé et le mariage forcé. L’affaire Twins Beauty illustre bien comment certaines entreprises profitent d’un manque de régulation et de surveillance pour exploiter leurs employés en toute impunité.
Quels recours pour les victimes ?
Les travailleurs victimes d’exploitation peuvent signaler leur situation aux autorités compétentes :
Le BNLTEH, qui coordonne la lutte contre la traite des êtres humains et travaille avec la police et la gendarmerie pour identifier et sanctionner les responsables.
Le ministère de la Sécurité publique et la Gendarmerie nationale, qui traitent les plaintes déposées contre les employeurs abusifs.
Les organisations de défense des droits humains, qui offrent une assistance juridique et un accompagnement aux victimes.
Un appel à la justice
L’impunité ne doit plus être la norme pour ceux qui exploitent les travailleurs à Madagascar. L’affaire Twins Beauty doit être un signal d’alarme pour renforcer les contrôles et appliquer des sanctions exemplaires.
Le respect des droits fondamentaux des travailleurs est une nécessité absolue pour que Madagascar avance vers une société plus juste et équitable.
Exploitation des travailleurs à Madagascar : le scandale du salon Twins Beauty
La gazette de la grande île
21/03/2025•3 minute read
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