Le dernier Rapport mondial sur le bonheur 2025 est tombé, et le constat est accablant pour Madagascar : 138ᵉ sur 143 pays. Tandis que la population s’enfonce dans la pauvreté, l’insécurité alimentaire et des conditions de vie de plus en plus précaires, le palais présidentiel s’illumine d’une lueur artificielle. Andry Rajoelina vient d’être couronné « Leader politique africain de l’année » par l’African Leadership Magazine (ALM). Mais derrière cette consécration en apparence prestigieuse se cache une réalité bien plus sombre.
Une distinction achetée au prix fort
Après enquête, il apparaît que cette récompense n’est pas le fruit d’une reconnaissance sincère des réalisations du président malgache, mais plutôt d’une mise en scène savamment orchestrée. Pour s’offrir ce trophée doré, Rajoelina aurait déboursé la coquette somme de 100 000 euros. Une somme qui, au vu de l’état du pays, aurait pu être utilisée pour alléger ne serait-ce qu’un tant soit peu la souffrance des Malgaches, en investissant dans des infrastructures de base, l’accès à l’eau potable ou encore le soutien aux secteurs en détresse comme la santé et l’éducation.
Un titre de pacotille
Le procédé derrière cette récompense n’a rien d’un véritable honneur. Le président a été désigné via un vote en ligne où il a obtenu 65,69 % des suffrages. Mais qui a voté ? Dans un pays où l’accès à Internet est un luxe pour la majorité de la population, cette « victoire » a tout l’air d’un simulacre. Pendant que les Malgaches luttent pour survivre, leur dirigeant se pavane à Casablanca, préférant acheter une reconnaissance internationale plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes qui minent son pays.
Le règne de l’image au détriment du peuple
Ce n’est pas la première fois que Rajoelina mise sur l’apparence plutôt que sur l’action. Son mandat est marqué par des inaugurations en grande pompe, des projets tape-à-l’œil et des promesses creuses. Pendant ce temps, les Malgaches voient leur quotidien se détériorer. La cherté de la vie explose, le chômage atteint des sommets, et l’insécurité règne dans les campagnes comme dans les villes. Plutôt que de se concentrer sur des mesures concrètes pour améliorer la vie des citoyens, il préfère cultiver son image à l’international.
Un avenir toujours plus incertain
Cette quête obsessionnelle du paraître ne fait qu’éloigner Madagascar d’un développement réel. Un président qui achète des distinctions pour masquer son incompétence n’apporte aucune solution durable à la crise que traverse son peuple. À ce rythme, jusqu’où ira-t-il ? Peut-être qu’en 2026, il s’auto-proclamera « meilleur président de la galaxie » pendant que son peuple continuera de lutter pour un simple repas.
Madagascar mérite mieux qu’un chef d’État obsédé par son image. Le peuple malgache a besoin de dirigeants engagés, capables d’apporter des réponses concrètes à ses souffrances. La grandeur d’un leader ne se mesure pas aux trophées qu’il achète, mais à l’impact réel de ses actions sur la vie de ceux qu’il est censé servir.
Madagascar : Un leadership en trompe-l’œil, acheté au prix de la misère
La gazette de la grande île
21/03/2025•3 minute read
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