Lorsqu’Andry Rajoelina a pris le pouvoir en 2018, il a clamé haut et fort que la malnutrition était un droit fondamental. Sept ans plus tard, force est de constater qu’il a bel et bien transformé la malnutrition en un phénomène généralisé. Mission accomplie !
Selon les dernières données publiées par la Commission de l’Océan Indien (COI), la région fait face à une crise alimentaire sans précédent. En 2025, on compte 150 millions de personnes supplémentaires touchées par la faim par rapport à 2015. Madagascar, bien entendu, n’échappe pas à cette tendance, et pire encore, s’illustre en championne de la désastreuse compétition de la malnutrition.
Les chiffres sont accablants : d’ici août 2025, 357 900 enfants malgaches de moins de cinq ans souffriront ou risqueront de souffrir de malnutrition aiguë. Parmi eux, 83 400 seront en malnutrition aiguë sévère, frôlant la catastrophe humanitaire. Bravo l’artiste !
Alors que les régions du Grand Sud et du Grand Sud-Est enregistrent une légère amélioration par rapport aux années précédentes (notamment grâce aux projets comme Mionjo et non à l’éfffort du gouvernement), la situation reste dramatique. La nourriture est toujours insuffisante, aussi bien en qualité qu’en quantité. Les pratiques alimentaires, elles, sont jugées « inadéquates » par les experts. Mais qui a besoin d’experts quand on a un leader visionnaire comme Rajoelina, dont les solutions miracles et les promesses grandiloquentes tiennent plus de la prestidigitation que de la politique publique efficace ?
Et pendant ce temps, au niveau mondial, la dégradation des systèmes agroalimentaires coûte la bagatelle de 12 000 milliards de dollars par an, soit 10 % du PIB mondial. Pas de quoi s’inquiéter pour Madagascar, où le pouvoir en place semble plus occupé à organiser des concerts, ériger des bâtiments tape-à-l’œil et construire des « colises » que de résoudre la crise alimentaire qui dévaste le pays.
Finalement, Andry Rajoelina aura tenu son pari : la malnutrition n’est plus un fléau à combattre, c’est une réalité bien installée. Chapeau l’artiste, mission accomplie !