Sous l’égide du régime actuel, les normes universelles, les valeurs fondamentales et la rationalité sont de plus en plus assiégées, menacées par une propagande populiste et une idéologie identitaire. Cette stratégie délibérée vise à affaiblir la pensée critique, fracturer la société malgache et instaurer un régime avec lequel les rapports de force l’emportent sur la raison et le droit.
La réduction de l’espace intellectuel à un domaine centré sur l’ego constitue un mécanisme clé de cette subversion. L’égocentrisme, habilement exploité par le Président actuel, s’est transformé en un instrument politique redoutable pour anéantir l’intelligence collective. Sa communication, souvent centrée sur lui-même, dépeint une vision dégradante du Malgache, persuadé que sa gouvernance ne peut reposer que sur des individus privés de leur esprit critique. Ce phénomène touche aussi certaines figures de l’opposition, contribuant à la dégradation inquiétante du débat public. Ce dernier se réduit ainsi à des luttes de clans et des ressentiments personnels, fragilisant notre fragile démocratie face aux manipulations orchestrées par le pouvoir.
Le développement devrait signifier progrès intellectuel, adoption de normes sociales élevées et éthique. Pourtant, les propagandes populistes actuelles reposent sur une logique dans laquelle seule la force prime, où le droit est bafoué, et où la vérité devient un outil de manipulation sans fin. Cette dérive entraîne une division profonde de la société malgache, fragmentant la réalité et rendant toute action collective rationnelle presque impossible.
Face à cette offensive insidieuse, la riposte doit se concentrer sur l’éducation et la culture. L’égocentrisme ronge l’intelligence autant que l’inculture. Le meilleur antidote réside dans une éducation qui valorise la pensée critique, apprend à discerner les manipulations et rend à la vérité toute sa dignité. Cette démarche doit se déployer aussi bien au sein des institutions que sur la scène politique.
Si les Malgaches parviennent à s’unir autour d’une vision claire des enjeux du changement, le courage d’agir émergera naturellement. Toutefois, cela nécessite des citoyens libres, éclairés et responsables, ainsi que des politiciens déterminés à établir des normes pour une coexistence pacifique et un progrès commun.
Ainsi, l’intelligence collective de Madagascar est sous pression, mais le réveil des consciences reste possible. Seule une population instruite et engagée, capable de contester les discours dominants et d’affirmer ses droits, pourra restaurer la pensée critique et bâtir une société résiliente et démocratique. L’avenir de Madagascar dépend de notre capacité à résister à cette attaque insidieuse et à revendiquer notre droit à la vérité et à une gouvernance éclairée.