Le 29 mars est une date profondément ancrée dans l’histoire de Madagascar. Il y a 78 ans, en 1947, les Malgaches se sont soulevés contre l’oppression coloniale française dans une insurrection qui a été brutalement réprimée, causant près de 100 000 morts selon certaines estimations. Aujourd’hui, bien que la domination étrangère soit officiellement révolue, une autre forme d’oppression pèse sur le pays : celle d’un régime autoritaire qui asphyxie le peuple par la famine, l’insécurité et la pauvreté.
Une nouvelle forme de colonisation
L’homme au centre de cette oppression moderne n’est autre qu’Andry Rajoelina. Citoyen français par naturalisation, il a accédé au pouvoir en 2009 à la suite d’un coup d’État sanglant, plongeant Madagascar dans une instabilité politique et économique sans précédent. Depuis, il a consolidé son autorité en contournant les règles constitutionnelles et en imposant un système où toute voix dissidente est réduite au silence.
Si autrefois la colonisation était imposée de l’extérieur, aujourd’hui, elle ronge Madagascar de l’intérieur. La misère grandissante, la corruption endémique et la répression politique ont remplacé l’oppression coloniale d’antan. Le régime en place ne gouverne plus pour le bien du peuple, mais pour ses propres intérêts et ceux de quelques privilégiés.
Un peuple enchaîné par la peur et la pauvreté
L’une des stratégies les plus pernicieuses du régime actuel est le contrôle mental qu’il exerce sur la population. La désinformation, la répression et la précarité économique ont enfermé les Malgaches dans un état de résignation. Les médias d’État et les institutions sont instrumentalisés pour légitimer un pouvoir qui ne tient que par la fraude électorale et la violence politique.
Pourtant, la lassitude grandit. La population est fatiguée de survivre plutôt que de vivre. Comme en 1947, l’injustice et l’arbitraire alimentent une colère sourde. Mais l’histoire nous rappelle que toute oppression finit par rencontrer sa résistance. Madagascar a su se soulever contre l’occupant colonial. Peut-il aujourd’hui se libérer d’une nouvelle forme de domination ?
Le 29 mars 2025 marque un moment de réflexion et d’interrogation. La lutte pour la souveraineté, la justice et la dignité n’est pas terminée. Elle prend simplement une nouvelle forme, face à un ennemi qui porte désormais les traits de l’un des siens.
