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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Encore une énième déclaration : Madagascar s’enfonce, le monde regarde ailleurs

La gazette de la grande île
16/04/20252 minute read
Et la communauté internationale ? Silencieuse. Complice. Elle regarde ailleurs, car elle y trouve son compte. Ressources minières, position stratégique, marchés juteux... L’instabilité, bien maîtrisée, est rentable. Alors on condamne mollement, on "s’inquiète", on appelle au dialogue, et on laisse faire.

Paris, 11 avril. Une nouvelle déclaration, une de plus, signée cette fois par deux anciens Présidents malgaches, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina. Une déclaration commune appelant à la paix, au progrès, et au développement de Madagascar. Une déclaration parmi tant d’autres, faite loin du pays, dans le confort feutré de la capitale française. Et pendant ce temps, Madagascar s’effondre.

Les mots sont beaux : Fihavanana, valeurs culturelles, mobilisation nationale… Mais sur le terrain, la réalité est brutale. La pauvreté s’aggrave. L’insécurité explose. Les tensions sociales se cristallisent autour de projets opaques et imposés. Et la justice ? Instrumentalisée. Les libertés fondamentales ? Piétinées. Les voix dissidentes ? Réprimées. L’opposition ? Traquée. Ce n’est pas une dérive, c’est un système.

Et pourtant, rien ne change. Les déclarations se succèdent. Les condamnations s’enchaînent. Mais les actes se font attendre. Pendant que les élites s’envoient des communiqués, les Malgaches, eux, se débrouillent dans la misère. La faim, le chômage, la peur, voilà leur quotidien.

Et la communauté internationale ? Silencieuse. Complice. Elle regarde ailleurs, car elle y trouve son compte. Ressources minières, position stratégique, marchés juteux… L’instabilité, bien maîtrisée, est rentable. Alors on condamne mollement, on « s’inquiète », on appelle au dialogue, et on laisse faire.

Le peuple malgache n’a plus besoin de mots. Il a besoin d’actes. Il a besoin qu’on cesse de négocier sur son dos, qu’on arrête de travestir la démocratie en théâtre électoral, qu’on rende justice à ceux qui n’ont plus de voix.

Le temps n’est plus aux déclarations, ni aux condamnations sur la table. Le temps est à l’action. À la vraie. Car chaque jour qui passe sans changement, c’est un jour de plus où l’avenir de Madagascar s’enfonce un peu plus dans le silence et l’oubli.

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