À l’approche de la visite officielle d’Emmanuel Macron à Madagascar prévue pour le 24 avril, les spéculations vont bon train sur les sujets qui seront abordés en coulisses entre le président français et Andry Rajoelina. Parmi eux : la possible libération ou l’allégement de peine de Paul Rafanoharana, condamné à 20 ans de travaux forcés dans le cadre de l’affaire Apollo 21, une prétendue tentative de coup d’État visant à assassiner le président malgache.
Si l’éventualité de sa libération est sur la table, une question brûlante se pose : pourquoi seulement lui ?
Plusieurs ressortissants français sont actuellement incarcérés à Madagascar pour des raisons politiques et dans des conditions injustes. Parmi eux, Lola Rasoamaharo, citoyen franco-malgache, croupit en détention pour des faits d’extorsion de fonds présumée, une accusation jugée largement infondée par ses soutiens et plusieurs observateurs internationaux et même la justice Malgache lors de ses procès.
Une affaire floue, des accusations qui vacillent
Dans le cas de Lola Rasoamaharo, l’affaire repose sur des éléments minces, contestés, voire inexistants. Aucune preuve matérielle solide n’a été présentée devant les juridictions malgaches pour justifier une telle incarcération prolongée. Ce dernier clame son innocence depuis le début et dénonce une manipulation politique visant à le faire taire. Plusieurs ONG, dont Reporters Sans Frontières et Amnesty International, ont commencé à se pencher sur la situation, alertées par les témoignages sur les conditions de détention et les atteintes aux droits fondamentaux.
La diplomatie française doit-elle faire du tri entre ses citoyens ?
La question dérange, mais elle est légitime : la France ne devrait-elle pas exiger avec la même fermeté la libération de tous ses ressortissants injustement détenus ? En se concentrant exclusivement sur Rafanoharana, on donne l’image d’une diplomatie sélective, influencée par des considérations politiques ou stratégiques. Pendant ce temps, d’autres citoyens français, moins médiatisés ou moins bien connectés, restent oubliés dans les geôles malgaches.
Vers une mobilisation élargie
Il est temps que la communauté internationale – et en premier lieu la France – regarde de plus près ce qui se passe réellement dans les prisons malgaches. Si la libération de Rafanoharana est discutée, elle doit ouvrir la voie à une revendication globale en faveur de tous les détenus politiques ou arbitrairement enfermés, à commencer par des cas flagrants comme celui de Lola Rasoamaharo.
La justice ne peut pas être à géométrie variable. Et la diplomatie ne doit pas l’être non plus.