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Le Journal de l'île Rouge
Economie

Pauvreté à Madagascar : Quand Radomelina conteste les barèmes internationaux

La gazette de la grande île
25/04/20253 minute read
Lors de son passage sur le Journal de l’Afrique de TV5 Monde, Andry Rajoelina a une nouvelle fois surpris par ses propos en affirmant que les classements internationaux, qui placent Madagascar parmi les pays les plus pauvres au monde, ne seraient pas « conformes à la réalité ». Selon lui, les barèmes utilisés par la Banque mondiale, le FMI ou le PNUD ne refléteraient pas la spécificité malgache. En d’autres termes, il souhaiterait que Madagascar ait… son propre barème.Une déclaration qui, à première vue, peut sembler être une simple tentative de redéfinir les critères d’évaluation. Mais dans le fond, elle révèle un refus inquiétant de reconnaître la gravité de la situation sociale et économique du pays.

Des chiffres qui dérangent… mais qui reflètent une réalité douloureuse

Les données internationales ne tombent pas du ciel. Les indicateurs de développement humain (IDH), le seuil de pauvreté, le taux d’accès à l’éducation, aux soins de santé ou encore l’insécurité alimentaire sont mesurés avec rigueur, et contextualisés pour chaque pays. Les agences comme la Banque Mondiale ou le PNUD utilisent des méthodologies standardisées, mais elles prennent bien en compte les réalités locales.

Dire que ces barèmes « ne sont pas faits pour Madagascar » revient à balayer du revers de la main la souffrance quotidienne de millions de Malgaches. Ce ne sont pas les indicateurs qui sont en cause, mais les politiques publiques qui ont failli.

Un peuple muselé et frustré

Contrairement à l’image optimiste que tente de projeter Rajoelina, la majorité de la population malgache n’est pas heureuse. Elle est frustrée, épuisée par la pauvreté, démoralisée par le manque de perspectives. Pire encore, elle est empêchée de s’exprimer librement dans un climat de répression. Ce silence apparent ne traduit pas une satisfaction, mais bien une peur de parler.

Un chef d’État déconnecté de son peuple

Plutôt que de reconnaître les défaillances de son régime, Rajoelina préfère accuser les instruments de mesure. Il refuse de voir que sous sa gouvernance, Madagascar a glissé vers les bas-fonds des classements mondiaux en matière d’éducation, de santé, d’infrastructures, de droits humains et de revenus.

Ce déni de réalité est non seulement dangereux, mais aussi profondément insultant pour les Malgaches qui luttent chaque jour pour survivre.

Ce ne sont pas les barèmes le problème, mais les résultats
Le message est simple, mais essentiel : les barèmes ne sont pas responsables de l’échec de la politique économique et sociale. Ils ne font que révéler les conséquences de mauvaises décisions, d’un manque de volonté politique, et d’un système corrompu et inefficace. Si Rajoelina veut améliorer l’image de Madagascar dans les classements internationaux, ce n’est pas en les contestant qu’il y parviendra. C’est en changeant la réalité sur le terrain.
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