Alors que les millions de dollars affluent, la pauvreté s’enracine. Et si l’aide internationale n’était qu’une illusion soigneusement entretenue pour préserver un pouvoir corrompu ?
À Madagascar, les discours officiels s’enchaînent, les conférences se succèdent, et les annonces de nouvelles aides internationales tombent comme une pluie régulière sur une terre aride. Pourtant, la misère, elle, reste. Inamovible. Cruelle. Paradoxalement, plus les aides augmentent, plus le peuple s’enfonce dans la pauvreté. Pourquoi ?
La réponse dérange, mais elle est implacable : l’aide étrangère ne sauve pas Madagascar, elle le condamne.
Une machine bien huilée… au service de l’élite !
Chaque année, des milliards d’ariary sont injectés dans l’économie malgache. Officiellement, ces fonds visent à « éradiquer la pauvreté » ou à « relancer le développement ». En réalité, ils nourrissent un système politique défaillant et profondément corrompu. Loin de profiter à la majorité des Malagasy dans une situation de pauvreté, (80% de la population), l’aide alimente les réseaux clientélistes et entretient un pouvoir qui ne rend de comptes à personne – surtout pas à ses citoyens.
L’aide est devenue une assurance-vie politique. Elle permet au régime en place de rester debout, non pas grâce à ses réformes ou à une réelle vision, mais grâce à des perfusions financières externes. C’est un pouvoir sous assistance internationale.
L’illusion du sauvetage
Plus cynique encore : la pauvreté devient un levier stratégique. Un outil de communication. Une carte à jouer. Tant que le peuple reste pauvre, les fonds continuent d’arriver. Et tant que l’aide continue, le pouvoir reste en place. Un cercle vicieux parfaitement entretenu.
Cette logique tue dans l’œuf toute tentative de changement réel. Pourquoi réformer quand on peut continuer à mendier ? Pourquoi développer l’initiative locale, libérer l’économie ou responsabiliser les dirigeants si la dépendance suffit à garantir la survie du régime ?
Une aide qui endette et infantilise
Loin de favoriser l’autonomie, l’aide internationale infantilise le pays. Elle décourage la bonne initiative à travers le travail, l’innovation, étouffe l’entrepreneuriat, et empêche l’émergence d’un vrai contrat social entre l’État et ses citoyens. Pire : elle pousse Madagascar à s’endetter toujours plus, sans jamais générer de croissance durable :
Il n’y a pas de développement possible sans volonté politique, sans une réelle création de richesse à travers le travail, sans justice, sans redistribution équitable. Et aucune aide, aussi massive soit-elle, ne peut compenser l’absence de ces fondements.
La solution est intérieure.
Il est temps d’en finir avec cette illusion. Madagascar n’a pas besoin de plus d’aide. Il a besoin de moins de dépendance, de plus d’environnement pour un travail décent, de plus de transparence, et d’un sursaut collectif. La transformation ne viendra pas de l’étranger. Elle viendra du peuple malagasy, s’il est enfin reconnu comme acteur de son propre destin.
L’aide étrangère, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, n’est pas la solution. Elle est devenue le problème.