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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Tsarahonenana en flammes : Raholdina, le député de l’inaction et de la honte

La gazette de la grande île
27/05/20253 minute read
Un drame prévisible, évitable, mais dont l’issue tragique a été scellée par l’indifférence criminelle d’un député plus préoccupé par sa place dans les salons dorés du pouvoir que par les cris de ses administrés. Et aujourd’hui, peu importe ce qu’il dira, peu importe combien de communiqués il publiera ou d’interviews il accordera, la réalité est là : il n’y avait pas d’eau pour éteindre le feu. C’est ça, le vrai résultat de son mandat.

Une mort, des milliards d’ariary de perte, des familles détruites… et un silence criminel de la part de celui censé représenter leur voix. Voilà le triste bilan de l’incendie survenu à Tsarahonenana, dans le 5ᵉ arrondissement de la capitale. Ce drame aurait pu être évité. Il aurait dû être évité. Mais depuis plus de six ans, un seul et même obstacle se dresse entre les habitants de ce quartier populaire et leur droit fondamental à l’eau : Naivo Raholdina, le député fantôme d’un arrondissement qu’il a abandonné.

L’eau : un droit nié, une promesse trahie

Depuis l’accession au pouvoir du régime Rajoelina, la population du 5ᵉ arrondissement – notamment à Tsarahonenana et Andraisoro – se bat pour accéder à une ressource de base : l’eau potable. Des années de pétitions, de manifestations, de supplications. Rien. Zéro avancée. Pendant ce temps, le député Raholdina, élu pour porter la voix de ces quartiers oubliés, s’est mué en valet servile du pouvoir exécutif, préférant vanter des projets absurdes et élitistes – téléphérique, lac Iarivo, dorures de façade – pendant que ses électeurs n’avaient même pas de quoi remplir une bassine.

Un député contre son peuple

Non seulement Raholdina n’a jamais évoqué publiquement les revendications vitales de ses concitoyens, mais il s’est également posé en adversaire de leurs luttes. À chaque rassemblement, chaque sit-in, chaque cri de détresse pour de l’eau, c’est lui – Naivo Raholdina – qui appelait les forces de l’ordre pour réprimer. Pour faire taire. Pour étouffer.

Comment peut-on prétendre représenter un peuple que l’on écrase dès qu’il ose parler ?

Tsarahonenana brûle. L’absence d’eau tue. Raholdina se tait.

Le 5ᵉ arrondissement n’a pas seulement été abandonné. Il a été trahi. Lorsque l’incendie meurtrier a éclaté, il n’y avait pas une seule goutte d’eau pour maîtriser le feu. Les camions-citernes ont mis un temps fou à intervenir. Les seaux se remplissaient à la rivière. Et pendant ce chaos, les flammes ont tout emporté : vies humaines, maisons, biens, souvenirs, dignité.

Un drame prévisible, évitable, mais dont l’issue tragique a été scellée par l’indifférence criminelle d’un député plus préoccupé par sa place dans les salons dorés du pouvoir que par les cris de ses administrés.

Et aujourd’hui, peu importe ce qu’il dira, peu importe combien de communiqués il publiera ou d’interviews il accordera, la réalité est là : il n’y avait pas d’eau pour éteindre le feu. C’est ça, le vrai résultat de son mandat.

Il est temps de demander des comptes

Naivo Raholdina ne peut plus se cacher. Il ne peut plus fuir. Il doit répondre, devant la population, devant l’histoire. Non pas pour ce qu’il a fait, mais pour tout ce qu’il n’a pas fait. Son inaction, son mépris, sa lâcheté ont coûté des vies. Et pour cela, il doit partir.

Le 5ᵉ arrondissement mérite mieux qu’un pantin politique. Il mérite un vrai représentant, digne, engagé, à l’écoute. Tsarahonenana a brûlé, mais la colère du peuple, elle, ne s’éteindra pas.

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