Face aux bouleversements sans précédent que traverse le monde, la Chine cherche à affirmer sa puissance, à se positionner comme une force de stabilité et à jouer le rôle de contrepoids légitime face aux États-Unis, accusés de perturber l’ordre international établi.
Dans cette logique, Pékin a publié, le 12 mai 2025, son tout premier livre blanc consacré à Soa sécurité nationale. Une démarche inédite, en contraste avec les pays occidentaux qui publient régulièrement leurs stratégies de sécurité. Ce document marque une volonté claire de la Chine de définir ses propres normes dans ce domaine stratégique, d’autant plus que le pays tend à considérer presque tous les aspects de la vie comme relevant de la sécurité nationale.
Intitulé « La sécurité nationale de la Chine dans la nouvelle ère », le livre blanc offre un éclairage précieux sur la manière dont les dirigeants chinois perçoivent les enjeux sécuritaires. Il met en lumière la façon dont ces préoccupations structurent les intérêts nationaux et les stratégies adoptées pour faire face aux défis émergents.
Le document présente une vision hiérarchisée de la sécurité : la sécurité du peuple comme objectif ultime, la sécurité politique comme priorité fondamentale, la sécurité économique comme socle, et les sécurités militaire, technologique, culturelle et sociale comme garanties. Il insiste également sur l’importance de promouvoir la sécurité internationale, vue comme un appui indispensable. Pékin affirme, dans ce cadre, qu’elle ne recherchera « jamais l’hégémonie », tout en énonçant les règles du jeu qu’elle souhaite voir s’imposer au niveau mondial.
Sur le plan intérieur, le livre blanc désigne clairement des forces étrangères comme étant responsables de nombreux défis sécuritaires, évoquant des conspirations et des infiltrations idéologiques. Il réaffirme le rôle central du Parti communiste chinois, qualifié de « bouée de sauvetage de la sécurité nationale », reprenant ainsi les éléments de langage traditionnels du régime pour justifier la stabilité politique et prévenir toute fragmentation pouvant nuire au peuple chinois.
Enfin, la Chine se présente comme un défenseur du libre-échange et du multilatéralisme. Elle appelle à un usage renforcé des Nations Unies pour la résolution des différends internationaux, à un approfondissement des relations stratégiques avec la Russie, ainsi qu’à un engagement accru avec les pays européens et ceux du Sud global.
Conclusion et recommandation
La stratégie sécuritaire de la Chine montre qu’un pays qui entend défendre sa souveraineté doit d’abord définir ses priorités, affirmer son autonomie et anticiper les menaces de toute nature.
Madagascar gagnerait à élaborer sa propre stratégie nationale de sécurité, à travers un processus de concertation nationale. Il s’agirait de bâtir une stratégie intégrée, adaptée aux réalités internationales, tout en veillant à renforcer les piliers de la souveraineté nationale : la cohésion sociale, l’indépendance économique, la stabilité politique et la résilience face aux ingérences extérieures. Une telle démarche permettrait à Madagascar de mieux protéger ses intérêts, de renforcer sa stabilité interne et d’affirmer sa voix sur la scène régionale et internationale.
