Madagascar ? Ce n’est plus un pays. C’est un comptoir de pillage. Une SARL à ciel ouvert, livrée à un cartel mafieux dirigé par Mamy Ravatomanga. Parrain officiel du régime Rajoelina, grand argentier de la présidentielle, collectionneur de valises diplomatiques remplies d’or, CEO d’un monstre tentaculaire nommé SODIAT. Une holding ? Non. Un État parallèle. Un État dans l’État.
Et nous savons de quoi nous parlons. Il y a une semaine, notre rédaction — alors sous le nom Tchad Indépendant — publiait une enquête explosive sur les détournements d’or orchestrés par Ravatomanga et Rajoelina, transportés discrètement dans des valises diplomatiques vers Abidjan et Belgrade. En quelques heures, Facebook supprimait notre page. Censure pure et simple. Preuve que nos révélations dérangent. Mais qu’ils le sachent : on ne muselle pas la vérité avec un clic. Depuis, Afrique Indépendante est née. Et en 24 heures, vous êtes déjà 5 000 à avoir rejoint le combat. Ce n’est plus un article. C’est une guerre d’information. Et nous, on est prêts.
SODIAT, c’est le trou noir fiscal du pays. Une machine à détourner, blanchir, accaparer. Elle infiltre tout : marchés publics, douanes, fret aérien, compagnies minières, télécoms, immobilier, médias. Rien ne passe sans son accord. Son chiffre d’affaires est invisible, son empire opaque. Mais des sources européennes estiment ses revenus à 2,4 milliards d’euros en cinq ans, dont 800 millions issus directement de contrats truqués, de surfacturations, de l’argent public volé.
Et l’argent ? Il est blanchi avec une efficacité clinique. Par un système de sociétés-écrans à Hong Kong, à Chypre, à Dubaï. Mais surtout via les révélations des Panama Papers, qui ont exposé une société-écran créée par Ravatomanga aux îles Vierges britanniques : Choward Holdings Ltd. Derrière cette façade, un réseau bancaire souterrain impliquant HSBC Genève, Banque Pictet, et des correspondants offshore en Serbie et Abidjan. Selon les fuites de Mossack Fonseca, Ravatomanga a transféré plus de 87 millions d’euros dans des comptes offshores entre 2010 et 2016. Le tout orchestré avec la complicité de son bras droit financier, Andry Herizo Ratsimandresy, et de plusieurs avocats suisses et français spécialistes de l’optimisation… mafieuse.
Dans les mines d’or du Nord, notamment à Betsiaka, des dizaines de sites sont occupés illégalement par des sociétés proches de SODIAT. Sans permis, sans cadastre, sans État. Là-bas, ce ne sont plus des travailleurs, ce sont des esclaves. Payés 0,80 € par jour pour extraire des grammes qui rapportent des milliers. Des enfants de 12 ans plongent sans masque dans des puits boueux. Des femmes sont violées, déplacées, réduites au silence. Un or maudit, échangé contre de la cocaïne venue du Mozambique, et qui finit sur les yachts de Ravatomanga à Nosy Be.
Le cartel, c’est lui. Mamy Ravatomanga. Trois nationalités — malgache, ivoirienne, serbe — deux passeports diplomatiques, et une immunité totale. Il est consul honoraire de Côte d’Ivoire et de Serbie, non pas pour représenter qui que ce soit, mais pour détourner les outils diplomatiques à des fins mafieuses. Or, cash, documents : tout passe. Rien ne l’arrête. À sa solde, Vigie Sécurité — une prétendue société de gardiennage — devenue milice privée du régime. Elle assure désormais la sécurité personnelle de Rajoelina, contrôle des sites stratégiques, menace les journalistes et tabasse les opposants. Une armée parallèle, au service d’un clan. À ce rythme, pourquoi ne pas leur confier aussi la Banque Centrale ?
Le régime menace ? Notre rédaction n’a pas de temps à perdre avec les miliciens numériques du pouvoir. On ne répond pas aux mercenaires de salon. Qu’ils envoient plutôt un contingent dans le Sahel, voir si ce sont vraiment des hommes. Parce qu’ici, à Madagascar, il n’y a aucune guerre. Et pourtant, la famine y tue. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) dénombre plus de 1,6 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère, notamment dans le Grand Sud (Androy, Anosy, Atsimo-Andrefana), avec plus de 14 000 cas de malnutrition aiguë sévère chez les enfants. Et ça, c’est la guerre qu’ils imposent à leur propre peuple.
Ses complices ont des noms. Andry Herizo Ratsimandresy, ex-directeur du Trésor public, aujourd’hui directeur financier de SODIAT, opérateur clé de ses 12 comptes offshore. Lanto Rabeharisoa, juriste en chef des combines minières. Colonel Jaona Andrianisa, ancien cadre du BIANCO devenu bras armé de la sécurité interne SODIAT. Et autour d’eux, toute une galaxie de fonctionnaires, juges, généraux, journalistes : achetés, intimidés, ou les deux.
Le pillage foncier est massif. Une razzia à grande échelle. Plus de 62 000 hectares entre Sofia, Bongolava et Alaotra, cédés à vil prix à des sociétés-écrans. Les îles paradisiaques de Nosy Iranja, Ankarea, Iranja Kely bradées à des “investisseurs” venus du Golfe. Les ports ? Officiellement malgaches. Officieusement, sous contrôle de Ravatomanga et de ses hommes de paille.
Et pendant que le peuple crève, lui empile. Treize villas entre Paris, Dubaï, Genève. Un hôtel cinq étoiles à Nosy Be. Des entrepôts à Bangkok. Des comptes bancaires à Pictet, HSBC, Abidjan, Luxembourg. Une chaîne de télévision, Viva, qui lave les cerveaux du matin au soir et encense son parrain. Un système de propagande bien huilé. Un empire, sans impôts, sans loi, sans opposition.
Et que dit le boss du cartel ? Il y a quelques jours, il osait déclarer dans un média complaisant : “Nous allons répondre à ceux qui critiquent SODIAT.” Très bien. On t’attend. Viens répondre. Viens nous dire comment tu as bâti ton empire sur les ruines d’un pays. Viens expliquer aux jeunes malgaches pourquoi ils n’ont ni emploi, ni soins, ni avenir — pendant que toi, tu collectionnes les passeports et les villas.
Mais attention : ceux qui osent parler finissent souvent en prison. Plusieurs journalistes, syndicalistes et lanceurs d’alerte ayant exposé les réseaux de SODIAT ont été arrêtés, réduits au silence, exfiltrés, voire menacés de mort. À Madagascar, la vérité coûte la liberté. Voire la vie. Pourtant, certains continuent de parler. Parce qu’ils ont la rage. Parce qu’ils n’ont plus rien à perdre.
Ce pays ne t’appartient pas. Il appartient à son peuple. Et ce peuple, nous l’appelons à se lever. À ne plus tolérer. À ne plus détourner les yeux. Tant que SODIAT existera, Madagascar sera esclave. Mais nous, Afrique Indépendante, nous ne lâcherons rien. Jamais.
À Ravatomanga, à Rajoelina, à votre clique de pillards, on vous le dit en face : vos milliards ne nous impressionnent pas. Vous avez déclaré la guerre à la vérité ? Très bien. On vous répond : on va vous enterrer avec vos propres mensonges.
Afrique indépendante 2.0