Le retard du paiement des bourses d’études pour les étudiants est le signe le plus flagrant du manque de budget de fonds des Universités Publiques à Madagascar. Les multiples revendications dans les rues et perpétuées par les étudiants, démontrent à tous que l’Etat n’a pas réussi à trouver une solution face à ce fléau qui gangrène l’éducation supérieure depuis des années. Cependant, à l’interne, plusieurs autres signes démontrent que l’éducation supérieure à Madagascar est handicapée par un manque de budget de fonctionnement flagrant ou de l’absence de savoir-faire de ceux à qui le Président a confié la gestion de ce secteur. Outre les étudiants qui réclament leurs bourses presque tous les mois, les enseignants vacataires souffrent également de cette absence de paiement. Cependant, ces derniers endurent leur malheur en silence et personne n’est au courant.
D’après le ministère des finances, le budget alloué à l’enseignement supérieur inscrit dans la Loi de Finance suffit pour faire tourner le secteur tout en payant les bourses d’études. Le blocage réside au niveau de la gestion et de la distribution de ces bourses. Beaucoup d’étudiants dénoncent un détournement de la part des responsables de la distribution de ces bourses qui les investissent d’abord pour faire des bénéfices là-dessus, avant de les octroyer aux bénéficiaires. Une accusation que l’on pourrait qualifier d’absurde, mais comment expliquer ce retard constant dans la distribution des bourses alors que le ministère des finances affirme les donner à temps ?
Du côté des enseignants vacataires, ils annoncent un taux de 75% d’impayés depuis l’année 2019. Ce qui veut dire que depuis les années universitaires 2019-2020, 2020-2021 et 2021-2022, ces enseignants vacataires ont travaillé à l’œil. Ils affirment ne plus faire ce travail que par respect pour les parents des étudiants qui sont également en détresse par rapport à la situation.
Parmi ces vacataires se trouvent des doctorants en phase d’obtention de leur doctorat et qui effectuent des recherches n’ayant rien à envier aux normes internationales. Ils contribuent à l’amélioration de la renommée des universités, mais sont sous-estimés.
N’ayant pas recours aux revendications dans la rue où à toute autre forme de grève, ces enseignants vacataires semblent supporter la situation en dépit de toute difficulté.
Ignorés à cause de leur silence, les enseignants vacataires semblent inexistants. L’État attend peut-être qu’ils bougent eux-aussi avant de prendre des mesures. Il n’y a même pas eu d’approche de la part de l’État, rien que pour leur parler afin de trouver une solution à leur situation.
Le budget de l’enseignement supérieur octroyé par le ministère des finances devrait couvrir tous les frais. C’est au niveau du ministère de l’enseignement supérieur que se trouvent les retards et l’absence de paiement.
Aux yeux de la population, ces absences et ces retards de paiement sont les conséquences d’un manque de budget, un handicap flagrant pour l’enseignement supérieur à Madagascar. Malgré les effets d’annonce de la part du ministère de l’enseignement supérieur, on constate que les étudiants doivent tout le temps avoir recours à des revendications dans les rues pour obtenir ce qui leur est dû.