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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Pour une réelle et effective démocratie participative à Madagascar

La gazette de la grande île
08/05/20234 minute read

Mettons en place une vraie réforme pour que nos futurs représentants soient réellement légitimes : « Si plus de 25 % des Malagasy inscrits dans la liste électorale définitive et auditée inscrits n’ont pas voté, l’élection est annulée et on recommence. Le taux de participation doit être impérativement de plus de 75 %. »

Les faits sont là. De moins en moins de membres de l’électorat malagasy, participent aux opérations électorales et leur nombre avoisine les 50 % d’électeurs. L’abstention gagne du terrain au cours des dernières élections et ne cesse de s’amplifier. Les dernières en date étaient l’élection présidentielle de 2018 et celle des législatives et des communales de 2019 où les taux d’abstention étaient respectivement de 52 %, de 69 % et plus de 70 %. Le résultat réel et clair était que l’abstention s’est avéré le grand vainqueur des dernières élections. Avec un taux d’abstention élevé, les gagnants des élections passées – présidentielle, législatives et communales – sont caractérisés par une absence criante d’une vraie légitimité vis-à-vis de la majorité des Malagasy. Le résultat : la majorité ne s’identifie pas à leur leader.

Pour les prochaines élections, la majorité des Malagasy espèrent un résultat des élections qui soit réellement  » légitime » pour marquer un vrai changement pour le Madagascar de demain. Un résultat qui est juste au regard de valeurs plus profondes et plus universelles que celles entretenues par des lois et des pratiques biaisées par une minorité et pour une minorité ; le résultat est là : le représentant de la population est mal élu ; ce qui est légal n’est pas du tout légitime.

L’exclusion sans arrêt de la vie politique de la majorité des Malagasy doit être arrêtée. Il est temps de faire le vrai changement. Que le dysfonctionnement du système politique actuel s’arrête définitivement et que l’entretien des citoyens malagasy à faire en sorte que l’opération électorale soit réduite à un simple acte de vote s’arrête également. La participation effective de la majorité des citoyens Malagasy est le cœur de l’idéal de la vie démocratique ; c’est à travers l’élection, l’instrument par excellence de la démocratie participative et représentative que la majorité a son mot à dire sur la décision de son futur. C’est à travers l’élection que le pouvoir des dirigeants puise sa source de légitimité. La baisse du taux de participation des citoyens Malagasy pose le problème de légitimité du pouvoir.

Au cours de ces derniers mois, des milliards d’Ariary sont dépensés par différentes institutions : – Gouvernement, FFKM, CENI, Sociétés Civiles, Partenaires de développement -, pour la préparation des élections, mais aussi pour sensibiliser les Malagasy en âge de voter pour s’ inscrire dans la liste électorale et pour voter surtout en tant que citoyen responsable le jour de
l’élection. Ne faut-il pas reformer le système électoral pour une vraie démocratie plus participative, pour que ce ne soit pas un processus vide de sens pour masquer la vraie réalité? Les différents processus électoraux passés n’ont pas contribué à une consolidation de notre démocratie qui n’est devenue qu’une simple façade permettant le maintien d’élites invariantes du pouvoir, dont les discours changent, mais non les pratiques.

Osons et mettons en place une vraie réforme pour que les futurs représentants des Malagasy soient réellement légitimes :  » Si plus de 25 % des Malagasy inscrits dans la liste électorale définitive et auditée n’ont pas voté, l’élection est annulée et on recommence ». Cette réforme aura l’avantage de redonner confiance aux Malagasy dans leurs représentants en plus de la réforme législative nécessaire pour une élection juste, transparente avec une intégrité politique. Elle contribuera à une consolidation de notre démocratie qui n’était qu’une façade permettant le maintien d’élites invariantes du pouvoir, dont les discours changent, mais non les pratiques. Le risque de manipulations politiques venant d’esprits malveillants sera ainsi minimisé. Et chaque Malagasy commencera réellement à contribuer au vrai changement et à notre développement.

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