Au cours de ces dernières décennies, le revenu réel de chaque Malagasy n’a pas cessé de baisser. Cette situation reflète la faiblesse de notre création de richesse combinée avec la croissance démographique actuelle. La pauvreté va encore s’aggraver. La cause fondamentale est la mauvaise gouvernance de la chose publique. Il est temps de corriger cette défaillance connue de toute la communauté nationale et internationale.
L’impact attendu de la principale mission du gouvernement est l’amélioration du bien-être des Malagasy. Sa légitimité aux yeux de la majorité dépendra de ses actions préventives cordonnées et cohérentes pour répondre aux besoins urgents du moment de la majorité des Malagasy et sa légitimité dépendra surtout de la qualité de sa gouvernance. Les actions parlent plus fort que les mots aux yeux de la majorité. La réalité est là : des augmentations fortes des prix des denrées alimentaires et les problèmes énergétiques qui accroissent l’insécurité de façon générale, les infrastructures sans entretien, etc……… Ces signaux devraient pousser le gouvernement à revisiter les priorités et refaire le budget en réallouant les ressources de façon efficace économiquement et socialement. Cette réorientation renforcera l’efficacité de l’État et la confiance mutuelle dans le pays.
Depuis la crise de la Covid-19, la gestion de la chose publique est caractérisée par l’opacité et l’inefficacité. Combiné à cela la limitation budgétaire à laquelle le pays fait face, Madagascar ne pourra pas disposer des infrastructures de connectivité et des services publics suffisants pour soutenir le développement. La défaillance dans la hiérarchisation des actions publiques, la défaillance dans l’exécution budgétaire et la non-transparence budgétaire ont plombé la gestion de nos finances et favorisé la corruption. En plus, avec une forte centralisation de la gestion de la chose publique, l’absence de mécanismes efficaces de responsabilisation au niveau de l’administration publique, et la faiblesse des capacités institutionnelles actuelles – résultant d’une absence d’une volonté politique pour la méritocratie, (sans parler du choix des projets d’investissement devenu plus centralisé et opaque et des conventions de prêts plus opaques), la mise en œuvre des réformes législatives et réglementaires pour faciliter la création de richesse et apportant l’amélioration du bien-être de la majorité restera des défis sans fin. En plus, la gestion publique est caractérisée par : l’interférence politique dans l’administration publique, l’insuffisance de l’obligation de rendre des comptes, l’absence de débats politiques, la menace de l’indépendance des médias. La légitimité du gouvernement aux yeux de la majorité dépendra de la qualité de ses actions pour éviter et affronter ses problèmes.
Sans une volonté et une mise en œuvre effective d’une gouvernance exemplaire, les réformes socio-économiques, juridiques nécessaires pour le chemin du progrès, le chemin pour la création d’emplois pour les jeunes Malagasy majoritaires, le chemin pour la création de richesse bref le chemin vers une amélioration effective du bien-être de chaque Malagasy, seront vouées à l’échec.