Madagascar ne progressera jamais avec les mêmes pratiques politiques honteuses d’une ère révolue. C’est maintenant que des réformes décisives doivent être mises en œuvre pour que les institutions de la république de Madagascar travaillent réellement pour la mise en place d’un environnement socio-économique pour la paix. C’est maintenant que des réformes décisives doivent être mises en œuvre pour que les institutions favorisent la création de la richesse par le travail. C’est maintenant que des réformes décisives doivent être mises en œuvre pour que les institutions travaillent pour le progrès et le bien-être de la majorité des Malagasy.
La pauvreté du pays et l’absence d’opportunités économiques poussent des jeunes Malagasy et la majeure partie de la classe politique malagasy à pratiquer la politique pour leurs desseins purement personnels à travers « l’autorité publique ». Elles les poussent également à la transhumance politique (la géométrie variable disait l’autre) alors que Madagascar est riche en ressources humaines et riche en ressources naturelles ; des ressources qui n’attendent qu’une réelle bonne volonté politique pour les faire contribuer au bien-être de la majorité. Les « politiciens malagasy actuels » changent de partis politiques du jour au lendemain. Ils n’ont aucune opinion et cherchent simplement à servir leurs desseins personnels une fois dans la sphère du pouvoir politique. La plupart change facilement de parti en fonction de leurs intérêts. C’est la honte pour Madagascar.
Cette pratique politique de transhumance demeure un véritable goulot d’étranglement pour notre développement. Elle a montré que les institutions politiques de Madagascar sont devenues inefficaces pour œuvrer pour le développement effectif du pays dont pourra bénéficier la majorité à cause de l’absence d’un modèle stable d’organisation des partis politiques. L’absence de loi sur le financement public des partis continue de rendre les partis politiques dépendants d’individus « fortunés » ou « nouvellement fortunés » -Fortunes généralement mal acquises par la corruption, l’exploitation illégale de nos ressources naturelles, la fraude et l’évasion fiscale, le blanchiment de capitaux et le détournement des deniers publics. Ces individus utilisent les partis politiques pour véhiculer leur ambition politique. La classe politique agit de façon opportuniste en recherchant une nouvelle personne fortunée à soutenir, une nouvelle personne qui n’a même pas de racines profondes dans la société, dès fois. Cette transhumance politique, combinée au clientélisme des « invariants de pouvoir » rend la pratique politique à Madagascar plus fragmentée et plus volatile.
Presque tous les présidents depuis la deuxième république ont créé leur parti politique après leur élection ; ils ont utilisé le pouvoir administratif pour entretenir prioritairement leur image vis-à-vis de leurs partisans politiques avec l’argent public ou de l’argent mal acquis et ont exploité les transhumants pour assurer la « stabilité politique ». Cette pratique a dégradé l’esprit de solidarité, de compréhension et respects mutuels, de justice sociale et de cohabitation pacifique de la majorité des Malagasy ; elle continue de le dégrader actuellement.
Parallèlement, les forces armées qui sont supposées défendre les intérêts supérieurs de la nation et protéger la population, « Tandroka aron’ny vozona » avec comme devise « Ho an’ny Tanindrazana » ont été politisées et sont atteintes de virus de l’argent dans la hiérarchie et ont toujours joué un rôle clé dans la vie politique nationale depuis 1972. Tous les présidents de la deuxième, troisième et quatrième république se sont assurés du soutien de hauts gradés de l’armée pour se maintenir au pouvoir. La personnalisation du pouvoir par les présidents successifs a affecté le bon fonctionnement, la transparence et l’indépendance des autres institutions de la République pour l’intérêt prioritaire supérieur de la majorité des Malagasy : S’éduquer, être en bonne santé, travailler, manger, dormir, se loger. La confiance de la majorité vis-à-vis des forces armées ne se rétablirait pas sans une réelle volonté d’entreprendre une vraie restructuration, une vraie réforme décisive.
Depuis la publication des dates du 9 novembre pour le premier tour et le 20 décembre 2023 pour le second tour de l’élection présidentielle par la Commission Electorale Nationale Indépendante, tous les politiciens se manifestent pour montrer leur force ou manifester leur soutien à telle ou telle personnalité. Toute la classe politique s’excite actuellement avec le même mode opératoire : Argent ! Argent ! Argent ! Partager l’argent sous une forme ou une autre en exploitant la situation de pauvreté et d’ignorance de la majorité. Ils ne font que du bavardage pour rendre vraisemblables des mensonges sans fin. La majorité des Malagasy est fatiguée de grandes promesses sans suite, la majorité des Malagasy est fatiguée des mêmes idées et politiques sues et connues du public alors que la pauvreté et l’insécurité rongent et continue de ronger tous les jours la majorité des Malagasy.
Maintenant, il est temps de donner une existence louable de la dignité humaine des Malagasy et de mettre en œuvre une vision pour un meilleur bien-être de la majorité, une vision sur comment transformer les ressources naturelles de Madagascar pour améliorer ce bien-être et une vision de mettre en place une bonne gouvernance pour punir tous les trafiquants de nos ressources naturelles et des aides de développement que nous recevons. Les performances économiques atteintes jusqu’à maintenant ne reflètent pas le potentiel du pays. Madagascar a besoin d’un nouvel ordre politique sous-tendu par un programme d’économie politique. IL faut promouvoir la prospérité et les opportunités pour une vision d’une vie agréable et paisible qui plaît aux Malagasy. Il est temps que l’on débatte et que l’on mette en œuvre une approche plus objective, plus concrète, plus pragmatique et réaliste, une approche contribuant réellement et politiquement au progrès et au développement de chaque Malagasy.
La qualité du capital humain et celle des institutions différencient les pays qui progressent de ceux qui ne le font pas. Nous devrons mettre en œuvre ensemble une politique publique incitative pour que les Malagasy puissent s’adapter et en tenir compte pour opérer plusieurs mutations : travailler, travailler et travailler et abandonner la mentalité d’asservissement et mendicité. On doit désormais promouvoir de nouvelles valeurs à partir de notre histoire et de notre culture. C’est par notre “être” que nous pourrons vraiment accéder à l’ »avoir », à un « avoir authentique », pas à un avoir de la mendicité.
Mettons en place un système étatique refondé à partir des différentes régions du pays afin de mieux affronter les différents problèmes qui gênent la bonne maîtrise des vraies conditions du développement de Madagascar : l’enclavement politique et administratif, l’absence de Commis de l’Etat d’une compétence et de qualité reconnue au niveau de différentes régions et du sous-développement des infrastructures de base. Pour progresser et améliorer le bien-être de la majorité, de nouvelles ressources sont nécessaires. Dans l’environnement mondial actuel, il ne faut pas se leurrer, les nouvelles ressources ne peuvent provenir que de la création de nouvelles richesses !
Les richesses dont il s’agit ici ne sont pas seulement monétaires. Ce dont il est question, c’est de TRAVAILLER, TRAVAILLER et TRAVAILLER à rendre Madagascar prospère en agissant sur les principaux déterminants de cette richesse, comme le renforcement des capacités productives, technologiques et d’innovation. Ces capacités sont désormais indispensables pour renverser les tendances actuelles de la création de richesses trop faibles et insuffisantes, encore centrées sur une économie rentière pour quelques minorités à faible valeur ajoutée. Pour ce faire, il faudrait exploiter tous les instruments qui permettent d’intervenir efficacement dans les principaux déterminants de la création de richesse, et notamment :
1. La promotion du capital naturel, constitué des richesses de notre île ;
2. Le capital produit, constitué des machines et des infrastructures construites, de même que des terres et des espaces urbains aménagés pour l’habitat et pour les zones d’investissements pour la création de valeur ajoutée industrielle.
3. Le capital d’ordre immatériel. Composé d’une part du capital humain et de l’autre, des institutions et leur qualité, ce capital immatériel est la partie la plus importante de la richesse des nations actuellement. Bien que ce capital immatériel ne soit capitalisé nulle part, il est constitué en partie du fruit de la formation, de l’éducation et du savoir-faire acquis par l’ensemble de la population de la nation. Il faut y ajouter la confiance qui règne entre les différentes composantes de la nation et leur capacité à travailler ensemble de façon coordonnée dans le but de s’enrichir ; une gouvernance qui stimule la productivité globale de l’économie.
Avec ces différents éléments, une gestion participative efficace, efficiente et fonctionnelle œuvrera pour des réformes décisives qui auront des impacts positifs sur les institutions de l’Etat : des institutions qui travailleront pour la mise en place d’un environnement socio-économique pour la paix, la création de la richesse par le travail, des institutions travaillant pour le progrès et le bien-être de la majorité des Malagasy.