Les pulsions « werawera » » de nos dirigeants sont incontrôlables. A chaque fois qu’ils prennent la parole devant une foule, ils ne peuvent s’empêcher d’évoquer des projets irréalisables et de faire des promesses en l’air pour séduire la population. Au fil du temps, ils ont essayé tant bien que mal de réaliser la plupart de ces promesses par forcing et les mensonges se sont accumulés.
Le jeudi 11 mai dernier, le Président du Groupement des Entreprises de Madagascar a tenu une conférence de presse dans ses locaux à Ambohijatovo. Il a expliqué l’une des raisons principales qui a conduit à la difficulté financière de l’Etat. Ne voulant pas être trop direct, il est resté objectif en expliquant les faits, lesquels tendent à pointer du doigt l’incompétence du régime.
Concernant l’approvisionnement en carburant de la Jirama suspendu par le groupement des pétroliers il y a de cela quelques semaines et l’instabilité en général du prix du carburant qui sème le doute au sein de la population, la raison principale est le non alignement du prix à Madagascar avec le prix mondial. En effet, le prix à la pompe dans l’île est encore loin de la vérité des prix. Cela part d’une bonne intention d’essayer de maintenir un prix bas pour les consommateurs locaux, mais ce n’est qu’à court terme et les conséquences seront plus lourdes à supporter.
En effet, ce maintien des prix en dessous de la vérité des prix fait suite à la propagande de Andry Rajoelina. Ce dernier a fait la promesse de maintenir, voire diminuer le prix du carburant. Un werawera sans aucun fondement, car pour ce faire, l’Etat a dû compenser les pétroliers. Compensation que les caisses de l’Etat n’ont pas comblée. De ce fait, les dettes de l’Etat envers ces pétroliers se sont accumulées. Pour les atténuer, il a fallu augmenter de façon drastique le prix du carburant à la pompe et diminuer l’approvisionnement en fuel lourd de la Jirama. Les délestages ont alors commencé à s’intensifier.
Dernièrement, les pétroliers ont suspendu l’approvisionnement en fuel lourd pour la Jirama. Une situation instaurant la panique au sein de la population et qu’il a fallu régler d’urgence. Suite à une rencontre entre le Premier Ministre et les pétroliers, il a été décidé que ces derniers allaient devoir payer des taxes. Pour faire simple, les pétroliers vont payer l’Etat pour pouvoir importer leur carburant qui aura pour effet direct une augmentation encore plus considérable du prix à la pompe très prochainement.
A chaque fois que le Président fait face à la foule, il ne peut s’empêcher de faire des promesses irréalisables ou en partie réalisables, mais qui auront des conséquences néfastes sur la vie de la population. Rappelons-le, c’est en faisant face à la foule qu’il a eu l’idée de faire une autoroute reliant Antananarivo à Tamatave ou encore de mettre en place un téléphérique à Antananarivo. Des idées absurdes n’ayant pas été discutées au préalable avec son équipe d’experts… si toutefois il en a.
Ces idées déraisonnables sont lancées impulsivement avant d’être étudiées. L’étude de l’impact environnemental de l’autoroute vient d’être lancée mardi dernier, soit plus de 6 mois après son lancement. Des millions de dollars ont déjà été dépensés et des habitations détruites. Des rizières sont ravagées et des routes coupées. C’est toute l’économie de la zone autour de Talata Volonondry et Anjozorobe qui est ainsi chamboulée. Tout cela à cause des pulsions du Président qui n’arrive pas à tenir sa langue quand il affronte une foule.
Difficulté financière de l’Etat : Résultat d’un werawera incontrôlé
La gazette de la grande île
17/05/2023•4 minute read
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