Le douloureux paradoxe Malagasy

Le « Fanjakana », l’Etat Malagasy, devrait normalement prévaloir sur l’intérêt général dans ses actions si les autorités politiques, premiers responsables du « Fanjakana » sont mis en place de façon légitime à travers une élection libre, transparente et juste. Mais le « Fanjakana » d’aujourd’hui est devenu la grande fiction par laquelle le monde politique Malagasy s’efforce de vivre aux dépens de la majorité des Malagasy. Avec le système actuel, plus la Présidence centralise tous les pouvoirs et dépense, plus la majorité des Malagasy s’enfonce. Plus la Présidence porte haut les valeurs de solidarité et de justice sociale, plus Madagascar est injuste. Plus le gouvernement redistribue, plus il est en réalité inégalitaire. Plus le régime veut protéger les pauvres Malagasy, plus il les infantilise. Tel est le douloureux paradoxe Malagasy.
Cette année 2023, année de campagne pour l’élection présidentielle, ne devra plus être un simple théâtre politique visant à procurer une apparente légitimité à un dirigeant sans un minimum de connaissances des défis que le pays attend dans un contexte de fracture géopolitique mondial, un dirigeant risquant de ne tirer vraisemblablement pas son pouvoir du peuple à cause d’un processus électoral dénudé d’une intégrité politique.
La paupérisation des Malagasy avec le système et le modèle politico-économique actuel doit être impérativement arrêtée. La majorité des Malagasy n’aura jamais une paix durable tant qu’on ne mettra pas les conditions générales favorisant la dignité humaine, la justice, l’égalité et le développement. La première condition est la tenue d’une élection libre, transparente, juste et organisée par des institutions réellement neutres.
La tenue d’une élection libre, juste, avec intégrité politique contribuera à l’émancipation de chaque Malagasy, mais également à la lutte contre la corruption, à la mise à disposition de services de qualité à l’ensemble de la population Malagasy par le « Fanjakana » et accélérera la mise en place d’une meilleure gouvernance, d’une plus grande sécurité et d’une dynamique d’amélioration du développement de chaque citoyen malagasy. L’histoire de l’Humanité l’avait démontré dans tous les pays qui ont progressé.