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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Plus jamais ça : L’impôt sert à entretenir un système pervers !

La gazette de la grande île
22/05/20235 minute read

Le Communiqué de presse N° 23/163 du Fonds monétaire international du 19 mai 2023 disait que le Fonds monétaire international et Madagascar sont parvenus à un accord au niveau des services sur la quatrième revue de la facilité élargie de crédit. Des efforts supplémentaires pour augmenter les recettes, réduire les risques budgétaires, améliorer la gestion des finances publiques et renforcer les filets de sécurité sociale sont nécessaires d’après le communiqué.
Mais les bons contribuables Malagasy de la classe moyenne de la population veulent en avoir pour leurs argents ; ils veulent savoir à quoi servent les impôts qu’ils ont payés. Une grande partie des Malagasy de cette classe moyenne estime qu’ils contribuent à entretenir plus à un système pervers qu’ils n’en bénéficient et de plus en plus cherchent à éviter de payer l’impôt actuellement. Plus jamais ça ! Ce qui pose le problème des rapports entre les perceptions et les réalités de leurs vécus avec la prévalence de la mauvaise gouvernance actuelle.
Dans un pays démocratique, l’argent payé par les contribuables sous forme d’impôts assure non seulement le fonctionnement des administrations, mais aussi celui du système social via la redistribution. Mais à Madagascar, la majorité des Malagasy constate que l’impôt ne sert en grande partie qu’à payer le fonctionnement de l’État et plus particulièrement l’armée, la gendarmerie et la police pour protéger les autorités politiques et publiques. Plus jamais ça ! Pendant des années, les partenaires de développement et le Fonds monétaire international en particulier ont toujours recommandé des efforts supplémentaires pour augmenter les recettes de l’Etat pour faire face aux besoins accrus de fonctionnement tout en conseillant de réduire les risques budgétaires et améliorer la gestion des finances publiques.
Madagascar devrait avoir une autre vision fiscale, basée sur une philosophie constructiviste. Quel type de comportement sociale et économique veulent les politiciens Malagasy pour ses compatriotes en instaurant cette vision fiscale plus constructive ? Pour construire une bonne société Malagasy digne, les affectations principales des recettes de l’Etat, c’est-à-dire de l’impôt, devraient être de plus en plus : la redistribution et la construction. L’impôt devrait contribuer à niveler les populations pour créer une société la plus égalitaire possible, digne et compatible avec la culture Malagasy « Ny fihavanana » via la redistribution (prendre aux « riches » pour donner aux « pauvres » ) mais; Il sert aussi à modifier les comportements en contrôlant et orientant les choix de chaque Malagasy (moins d’ impôt pour inciter à travailler et à créer des richesses ou taxer le maximum les cigarettes pour arrêter de fumer) à condition que les autorités politiques et publiques font de la bonne gouvernance leur principale valeur comportementale. Les accords avec le Fonds monétaire international ont toujours été conditionnés par l’augmentation des recettes, c’est-à-dire l’impôt, or actuellement l’impôt ne sert uniquement que le financement du fonctionnement de l’Administration et ses démembrements. Le résultat constaté par le monde entier est là : la majorité des Malagasy est dans la pauvreté totale et une petite minorité est dans une bulle de paradis. Plus jamais ça ! L’erreur fondamentale que Madagascar a commise depuis des années est de se contenter de reconduire le même système politico-administratif d’avant et les mêmes pratiques politiques et économiques.

Plus jamais ça ! Depuis le début des années 2010, ce fut une période qui a mis la majorité des Malagasy à rude épreuve. D’un système politique national supposé officiellement démocratique à un système officieusement dictatorial : une « démocrature » aux pratiques mafieuses de la chose publique, une constitution foulée au pied, une mauvaise gouvernance amplifiée par une gestion de la chose publique centralisée et entretenant une rente sans fin d’une petite minorité monopolisant le pouvoir politique, juridique, financier et économique; Le système est marqué maintenant par la dégringolade de toutes nos institutions publiques, la corruption généralisée, le trafic de toutes nos ressources naturelles (or, pierres précieuses, bois précieux, etc.), les délits de détournement des fonds publics, l’impunité, l’insécurité généralisée, la violence sous toutes ses formes. C’étaient des années de souffrance pour la majorité des Malagasy. L’impôt collecté a été mal utilisé. Plus jamais ça !
Avec l’évolution du nouvel ordre mondial actuel qui est en train de redessiner, la mise en œuvre d’un plan basé sur une vision globale partagée est de plus en plus urgente : une vision comme « Construire le nouveau Madagascar pour répondre aux besoins actuels et futurs de la majorité des Malagasy grâce à un développement économique durable et à une transformation sociale ; des approches transparentes et innovantes de la gouvernance ; des infrastructures résilientes, modernes et à la pointe de la technologie ; et une société sûre, éduquée, saine et durable, avec une monnaie forte ».

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