Mais où est donc passé le Ministre de l’Agriculture? Récemment, même les politiciens en dehors de l’Exécutif s’en mêlent pour résoudre les problèmes de la vanille. De nombreuses filières décisives : vanille, riz. de l’agriculture sont remises en cause par l’opinion publique. Tout le monde a remarqué que même la gestion du marché du riz échappe au ministère de l’Agriculture.
L’importation prime sur une stratégie cohérente de sécurité alimentaire ; et en plus les actions de régulation de prix du riz effectuées par l’Exécutif ne contribueront jamais à une réelle sécurité alimentaire sans des actions cohérentes et consistantes pour l’amélioration de la production nationale de riz.
Les autorités politiques et publiques en charge du commerce s’activent aux importations toujours croissantes de riz, base de la nourriture de la majorité des Malagasy. Madagascar a importé 600 000 tonnes de riz durant les 10 premiers mois de l’année 2022, selon l’Observatoire du riz ; 2021 avaient été une année record, avec 629 414 tonnes ; les trois premiers mois de cette année Madagascar a importé 207.428 tonnes contre 160.813 tonnes pour la même période de l’année dernière. Alors que cette année, les besoins seront encore supérieurs à ceux des dernières années à cause de la baisse de production enduite par le changement climatique. En plus la baisse des rendements, la taille décroissante des superficies, la dégradation de l’irrigation, l’insuffisance de fertilisants affectent la production nationale de riz.
Pour stabiliser le prix du riz, des descentes auprès des distributeurs, des grossistes, et même des épiceries sont effectuées par les autorités publiques. Mais malheureusement, ces actions de régulation du prix sont sans impact sur l’amélioration du pouvoir d’achat aux yeux de la majorité des Malagasy. Au cours du premier trimestre de cette année, les prix du kilogramme du riz variaient entre 3 000 et 4 000 Ariary. Cela équivaut à environ 75 % du salaire minimum mensuel d’une famille Malagasy. Les autorités politiques et publiques, seraient-ils inconscients que ce salaire minimum est du reste loin d’être touché par la majorité de la population, en particulier dans les zones agricoles ?
La mauvaise qualité des services délivrés par l’État dans le secteur agricole, qui est pourtant l’objet des plus forts attentes, engendre diverses formes de délivrance palliative par les agences d’exécution des partenaires publics et privés de développement. Mais leurs activités disparaissent en général quand l’aide prend fin.
Il est urgent de mener la vraie réforme pérenne des services publics dans le secteur agricole qui devrait partir d’une réelle volonté politique de mettre en œuvre un plan d’action pragmatique et réaliste pour l’agriculture rizière qui emploie plus de 80 % de la population active Malagasy et constitue une composante essentielle de notre économie.