Depuis plusieurs mois, Madagascar est plongé dans une crise politique profonde, mettant en péril la stabilité du pays. Les tensions politiques, exacerbées par des divergences d’opinions et des revendications sociales, ont conduit à des manifestations massives à travers tout le territoire.
Au cœur de cette crise se trouve un litige électoral qui persiste depuis les dernières élections présidentielles de 2018. Les partis de l’opposition accusent le gouvernement en place de fraudes électorales et réclament la tenue d’une nouvelle élection. Malgré les tentatives de médiation et de dialogue, aucun compromis n’a encore été trouvé, alimentant ainsi les frustrations et les inquiétudes de la population.
Cette situation politique instable a de graves conséquences sur le développement économique de Madagascar. Le pays qui dépend largement de l’agriculture et du tourisme, a vu son économie ralentir considérablement. Les investisseurs étrangers se montrent réticents à s’engager dans un pays en proie à une incertitude politique.
En outre, les troubles politiques ont entraîné une détérioration de la situation sociale. La pauvreté et l’insécurité ont augmenté, aggravant les conditions de vie déjà précaires de nombreux Malgaches.
Madagascar se classe parmi les pays les plus touchés par la pauvreté, la corruption et les défis en matière de bonne gouvernance. L’île est classée parmi les pays les plus pauvres du monde. Selon la Banque mondiale, en 2023, environ 83% de la population malgache vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour, ce qui les place dans la catégorie des personnes en situation d’extrême pauvreté. Madagascar occupe ainsi une position élevée dans les classements mondiaux de pauvreté.
En ce qui concerne la corruption, Madagascar est également confronté à des défis importants. Selon l’indice de perception de la corruption 2020 de Transparency International, Madagascar se classe 149e sur 180 pays évalués, ce qui indique un niveau élevé de corruption perçu. La corruption est un obstacle majeur au développement économique et social du pays, entravant les investissements et érodant la confiance dans les institutions publiques.
En matière de bonne gouvernance, Madagascar fait face à des défis persistants. L’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2020 classe Madagascar 35e sur 54 pays africains évalués. Ce qui indique qu’il y a des domaines où des améliorations sont nécessaires, tels que la participation citoyenne, la stabilité politique, la sécurité et l’état de droit. Les manifestations populaires s’accroissent de jour en jour et gagnent en intensité. Une explosion sociale est fortement à craindre.