Les pertes économiques dues à la dégradation de l’environnement s’élèvent à 6,7 milliards de dollars selon le dernier bilan des organismes spécialisés. L’une des principales causes de cette dégradation massive est la production de charbon de bois. Les dirigeants oublient la lutte contre ce fléau, alors qu’elle devrait figurer parmi les priorités.
Le charbon de bois, source traditionnelle d’énergie et moyen de subsistance pour de nombreux Malgaches, laisse derrière lui une empreinte écologique dévastatrice. Selon de récents rapports, l’exploitation non durable du charbon de bois dans la Grande Île a des conséquences désastreuses sur l’environnement, la biodiversité et l’économie du pays.
Des chiffres alarmants révèlent l’ampleur des ravages causés par le charbon de bois. Selon l’Association pour la Protection de l’Environnement à Madagascar (APEM), plus de 2,5 millions de tonnes de bois sont transformés en charbon chaque année, ce qui équivaut à environ 10 % de la couverture forestière du pays. Ce taux de déforestation incontrôlé est alarmant et a des répercussions dramatiques sur les écosystèmes fragiles de l’île.
La biodiversité malgache, réputée pour être unique au monde, est également mise en péril par cette exploitation excessive. Madagascar est le foyer de milliers d’espèces endémiques, dont la majorité dépend directement des forêts pour leur survie. Malheureusement, avec la destruction de leur habitat naturel, ces espèces sont menacées d’extinction. Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), plus de 90 % des lémuriens de Madagascar, symboles emblématiques du pays, sont en danger critique d’extinction, principalement en raison de la déforestation.
Les conséquences de la déforestation massive causée par le charbon de bois se font également sentir sur le plan économique. La valeur des services éco systémiques fournis par les forêts, tels que la régulation du climat, la protection des bassins versants et la pollinisation des cultures, est estimée à plus de 400 millions de dollars par an. La disparition rapide de ces ressources naturelles entraîne une perte économique considérable pour le pays, affectant les moyens de subsistance des communautés locales qui dépendent des activités liées à la forêt.
Pourtant, aucune lutte n’est menée du côté des dirigeants. Le laisser-aller règne, laissant libre cours à la production et à la vente du charbon de bois. La demande reste élevée en raison de la pauvreté généralisée et du manque d’accès à des alternatives énergétiques abordables. Pour véritablement lutter contre ce fléau, il est essentiel de renforcer les politiques de conservation, de promouvoir des initiatives de reboisement et de faciliter l’accès à des sources d’énergie propres