Être ou ne pas être ? C’est le grand casse-tête du moment de Rajoelina Métisse, qui doit l’empêcher actuellement de dormir sereinement.
Français, il l’est et personne ne le conteste. En revanche, est-il toujours Malagasy ? That is question, avait écrit Shakespeare.
Il aimerait bien être binational, car ainsi, il pense pouvoir profiter du meilleur des deux mondes. Mais le code de nationalité malagasy le lui permet-il?
Un de ses amis de la 1re heure qui l’avait accompagné dès l’aventure de la conquête de la mairie d’Antananarivo s’est senti trahi. Il se demande encore pourquoi son « idole » a pu se fourvoyer autant jusqu’à aller demander la nationalité française.
Il détestait Ravalomanana, mais il reconnaît à posteriori que de son temps, les Karanas se tenaient à carreau. Il constatait, non sans déplaisir, que l’entourage direct de Rajoelina Métisse provient essentiellement soit des Karanas comme Filatex et Axian, soit des proches du shadow cabinet alias Président bis Mamy Ravatomanga. Mais il ne se posait pas de question, même si cela le mettait de plus en plus mal à l’aise. Après avoir appris par la presse, comme la majorité des Malagasy, l’acquisition de la nationalité par Rajoelina Métisse, il a essayé vainement de le joindre. Hélas, il est devenu injoignable depuis ! Sans doute occupé avec ces nouveaux amis franco- Karanas, se disait-il avec dépit!
Selon certaines indiscrétions, la future DG de la Cnaps Rinah V.H Ranaivoharisoa proviendrait du même sérail, Axian, membre du Lions Club, grand vénérable de la franc-maçonnerie, veuve et très proche de…vous l’avez deviné certainement!
Quels avantages putatifs pour un détenteur de la nationalité française ?
– Celui-ci n’aura pas à subir le sort de ces millions de migrants à la recherche d’un meilleur avenir qu’ils ne trouvent pas chez eux, comme sans doute Rajoelina Métisse lui-même.
Il n’aura pas à demander un rendez-vous pour obtenir un visa d’entrée dans l’espace Schengen, avec les nombreuses pièces justificatives nécessaires. Sans oublier le coût de la demande de visa qui ne vous sera jamais remboursé, même en cas de refus qu’ils n’ont pas à justifier.
Quoique étant ancien président de la République, Rajoelina Métisse aura un passeport diplomatique et obtiendra plus facilement un visa gratuit qu’un simple Malagasy lambda, même s’il n’était pas français.
– Un passeport français permet également de voyager sans visa dans de nombreux pays, et sa validité est de 10 ans contre 5 ans pour un passeport Malagasy. Dans l’espace Schengen, une file particulière est réservée aux détenteurs de passeport européen, permettant une sortie plus rapide.
– Dans le cas où il ne se sentirait plus en sécurité à Madagascar, il a un endroit où se replier sans problème et où il a d’ailleurs fait l’acquisition d’une villa. Ce n’est plus un secret pour personne, mais en a-t-il au moins fait mention dans sa déclaration de patrimoine lors du dépôt de sa candidature lors des dernières présidentielles, à défaut d’avoir révélé sa nationalité française ? La HCC doit la transparence à la population Malagasy sur ce point.
Puis, on aimerait bien que Rajoelina Métisse nous précise l’origine des fonds qui lui a permis d’acquérir cette villa.
Mais, il vivra moins aisément qu’à Madagascar ne pouvant plus disposer d’autant de gens de maison, de chauffeurs ou de jardiniers.
– Apparemment, il a eu la présence d’esprit d’avoir demandé à la France en 2013 l’immunité pour l’exportation de bois de rose, ce qui lui évitera les tracasseries du PNF (Parquet National Financier) comme c’est le cas de son shadow cabinet alias Président bis Mamy Ravatomanga.
Néanmoins, il ne doit pas oublier qu’il n’a pas cette immunité à Madagascar et il n’est nullement à l’abri d’une poursuite éventuelle, à tout moment, par le PAC (Pôle Anti Corruption).
Quels inconvénients possibles?
– Pourra-t-il garder la nationalité malagasy? Nationalité qui lui permet de rentrer à Madagascar sans visa, d’y séjourner sans avoir à demander un visa de séjour, et surtout d’acheter des terres comme les Karanas ?
– Les Malagasy auront maintenant du mal à croire qu’il aime Madagascar plus que la France.
Ils doutent par exemple qu’il puisse se battre pour le retour de la souveraineté malagasy sur les îles éparses. Ils comprennent, maintenant seulement, le silence embarrassé de Rajoelina Métisse après l’incursion de Macron dans les Îles Glorieuses s’exclamant haut et fort « Ici, c’est la France ».
– Rajoelina Métisse ne croit donc pas lui-même à un meilleur avenir pour Madagascar, raison pour laquelle il a demandé la nationalité française pour toute sa famille. Comment dans ces conditions lui accorder encore sa confiance pour diriger le pays ? Il a perdu désormais toute crédibilité.
Jusqu’ici, sa seule réaction fut d’affirmer que du sang Malagasy coule dans ses veines, et que personne ne peut le lui enlever. Personne ne l’a nié, mais ses amazones, qu’il a envoyées au front, ont plutôt brouillé le message.
Son arrière-grand-père aurait été un citoyen français selon sa directrice de cabinet et Mamasosy, et il serait français par « affiliation ».
Pour les Malagasy, « citoyen français » pendant l’annexion (oui annexion, car Madagascar n’a jamais été colonisée.) était plutôt synonyme de « collabo » ! Un statut avantageux pour les intéressés, mais détesté par la population Malagasy.
Et traiter ceux qui osent contester sa nationalité Malagasy, de « Chiens qui aboient » et sous-entendant « mais la caravane passe » ! C’est d’un mépris indigne, sorti de la bouche d’un Président de la République!
Rajoelina Métisse, a-t-il intérêt à garder sa nationalité Malagasy, s’il le pouvait ?
– Oui, cela lui permettra de se présenter de nouveau aux prochaines présidentielles.
Mais sera-t-il réélu ? On en doute réellement, ne serait-ce que pour son incapacité à apporter un début de solution aux problèmes de la Jirama. Bien au contraire !
Si seulement il s’était contenté de laisser débuter en 2019 les projets Sahofika et Volobe, ceux-ci auraient commencé à fonctionner en 2024, diminuant considérablement le coût moyen de production de la Jirama, ce qui est son problème numéro UN.
Hélas, par ses tergiversations et ceux de ses conseillers étrangers, incompétents comme ce fameux Gérard Perceau (rien d’étonnant, car ce qui se ressemble s’assemble), il va falloir attendre 5 ans de plus et payer beaucoup plus cher.
– Il avait été élu en 2018 grâce notamment aux voix de la population côtière. La centralisation excessive de la gouvernance Rajoelina Métisse, avec les conséquences catastrophiques sur la vie quotidienne de cette frange de la population, a amené cette dernière à lui enlever son soutien au profit du candidat non encore déclaré Siteny.
Les délestages continus, l’état désastreux des infrastructures routières, dormir le ventre vide, forment désormais le quotidien des électeurs et Rajoelina Métisse ne figurera probablement même pas parmi les finalistes du 2ème tour, nonobstant ses déclarations et les fraudes électorales à venir.
Mais vu son ego surdimensionné, il ne voudra jamais l’admettre. Et il risque de déchanter au soir du 1er tour, de devoir fuir et se réfugier en France. Dans ce cas, que pourra-t-il lui advenir ?
Pourrait-il un jour être déchu de sa nationalité française ?
Oui, c’est la sanction qui consiste à retirer à un individu qui avait acquis la nationalité française, en raison de son indignité ou de son manque de loyalisme. Les cas de déchéance sont expliqués sur le site https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32827
– Parmi les causes possibles de déchéance, figure la condamnation pour un crime ou un délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. « Demander à recouvrer la souveraineté sur les îles éparses » rentrerait très probablement dans ce cadre.
Une Marine Le Pen au pouvoir ne se privera certainement pas de le faire.
Le risque de déchéance vaut pour les faits commis avant l’acquisition de la nationalité française, ou dans le délai de 10 ans à partir de l’acquisition de la nationalité française, soit avant novembre 2024 pour Rajoelina Métisse. Rappelez-vous l’étonnement remarqué de Macron lorsque Rajoelina avait parlé des îles éparses lors de leur 1ère conférence de presse commune en mai 2019.
Ce délai passe même à 15 ans, soit jusqu’en 2029, en cas d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou d’actes terroristes.
Cela signifie simplement que, si par malheur Rajoelina Métisse est réélu, il aura les pieds et poings liés et ne pourra plus réclamer les îles éparses. Nous voilà prévenus, nous électeurs Malagasy!
– La seule protection pour ne pas être déchu de la nationalité française consisterait pour Rajoelina Métisse à renoncer à sa nationalité Malagasy. En effet, selon l’article 15 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, « Tout individu a droit à une nationalité ». Il n’est donc pas possible de retirer à quelqu’un son unique nationalité et de le laisser apatride. Le meilleur conseil gratuit fourni à Rajoelina Métisse par la Gazette de la Grande Île, c’est donc de renoncer volontairement de lui-même dès maintenant à sa nationalité Malagasy. Comme cela, il n’aura pas tout perdu! Il pourra garder sa très chère nationalité française, quoi qu’il se passe.
Et sa famille, qui n’a pas de prétentions politiques, peut la garder, pour autant que le tribunal judiciaire n’en décide pas autrement compte tenu des diverses dispositions du code de la nationalité Malagasy.
Rajoelina, aura-t-il l’intelligence de prendre les devants, ou laissera-t-il les événements décider pour lui?
Être ou ne pas être Malagasy, telle est la question qui se pose à lui. Il ne renoncera jamais à la nationalité française que personne ne lui conteste d’ailleurs pour l’instant.