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Le Journal de l'île Rouge
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Ravatomanga suit les traces des Karanas

La gazette de la grande île
23/08/20236 minute read

A l’instar de quelques businessmen karanas, comme Yavarhoussan Abdoulrassoul, qui se sont fait nommer consuls honoraires à Madagascar, Mamy Ravatomanga alias président bis avait été nommé consul honoraire de Serbie dès juillet 2019.
Il s’était ridiculisé lorsqu’il s’était défini, lors d’un interview le 1er avril 2022, comme le « shadow cabinet » de Vozongo Menasofina. Il avait compris que « cabinet fantôme« , la traduction française de cette expression, désignait un proche du chef de l’Etat qui travaillait dans l’ombre. N’importe qui, connaissant un tant soit peu la politique, lui aurait dit qu’en principe le « shadow cabinet » (dans un système parlementaire similaire à celui du Royaume Uni) fait plutôt partie de l’opposition chargé de préparer une politique alternative, et « cabinet miroir » s’approcherait mieux de sa vraie signification.
Cette remarque ne fait que souligner le niveau des proches de Vozongo Menasofina, qui a une peur bleue des intellectuels.
Depuis, on le surnommait Président bis, et ce n’est plus l’homme de l’ombre.

Voulant imiter les « réussites » de Hassanein Hiridjee ou Ylias Akbaraly, il lui fallait absolument avoir un relai bancaire. Si Hassanein Hiridjee avait pris comme conseillers des personnalités d’envergure telles Nicolas Sarkozy (venu en 2019 assister à la prestation de serment de Vozongo Menasofina) ou Xavier Niel, le PDG s’est trouvé Koné Dossongui, un puissant homme d’affaires ivoirien avec son groupe AFG (Atlantic Financial Group). Un très proche de Dominique Ouattara, la 1ère dame de la Côte d’Ivoire, une redoutable femme d’affaires qui contrôle les leviers essentiels du pouvoir ivoirien  https://mondafrique.com/a-la-une/premieres-dames-africaines-volet-4-dominique-ouattara-une-femme-de-pouvoir/ .

Dominique OUATTARA au milieu

Quant à son nouvel allié Koné Dossongui, on dit de lui que c’est le plus riche des Ivoiriens. « Une si grande fortune, pour quelqu’un qui n’a pas hérité, suscite toujours les mêmes interrogations. Qui se cache derrière lui ? Ne serait-il qu’un prête-nom » ? https://business.abidjan.net/qui/57-developpement/788-kone-dossongui .
Souhaitant développer ses affaires dans l’Océan Indien, AFG rachète en octobre 2020 la Banque pour l’Industrie et le Commerce (BIC) installée aux Comores.
Fin 2022, AFG est annoncée avoir acquis 75% de la 3ème banque mauricienne AFRASIA Bank Limited https://news.abidjan.net/articles/716445/ile-maurice-livoirien-kone-dossongui-rachete-afrasia-bank-avec-46-milliards-de-dollars-dactifs . Patatras en juillet 2023 ! La Banque centrale mauricienne (BoM) s’est opposée à cette vente, étant « insatisfaite des sources de financement de l’acquéreur africain ainsi que d’autres informations relatives à sa présence dans l’Océan Indien et dans plusieurs pays du continent »  https://lexpress.mu/article/425190/banques-vente-dafrasia-bank-afg-holding-stoppee .
Dans l’intervalle, AFG voulait s’implanter à Madagascar et avait demandé un agrément pour une filiale bancaire.

Fidèle aux méthodes qui lui ont « réussi » dans divers domaines, notre président bis a évidemment fait du trafic d’influence et a vendu son entregent.
La CSBF (Commission de Supervision Bancaire et Financière de la Banque Centrale a dû également mener son enquête (due diligence dans le jargon du métier) et a certainement eu accès aux mêmes informations que sa consœur mauricienne. Néanmoins, elle a donné l’agrément à cette filiale malagasy d’AFG comme l’a écrit Africa Intelligence, article que nous avions repris  https://lgdi-madagascar.com/2023/08/21/politique/les-bonnes-affaires-du-puissant-banquier-ivoirien-bernard-kone-dossongui-grace-a-mamy-ravatomanga/ ou pour ceux qui sont sur le réseau Telma qui censure toujours notre journal  .https://www.facebook.com/100091142484157/posts/210310245350390/?mibextid=rS40aB7S9Ucbxw6v .
Le PDG a évidemment une participation au capital de la filiale malagasy d’AFG, puisque son gendre Andry Rabetokotany marié à sa fille aînée, en est administrateur. Cette méthode rappellera probablement au lecteur l’affaire Romy, pour laquelle une participation au capital de la filiale malagasy de Gemfields était demandée, ainsi qu’une « commission » de 260 000 euros.
Ce qu’on sait, c’est que notre PDG Président bis a également été nommé consul honoraire de la Côte d’Ivoire. Serait-ce la cerise sur le gâteau ?

Et tout un tralala au ministère des affaires étrangères pour cette nomination, contrairement aux nominations d’autres consuls honoraires, y compris celle du président bis comme consul honoraire de Serbie. Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Le PDG fait feu de tout bois pour essayer d’être respectable et il sait utiliser le gouvernement pour y arriver.
Compte tenu des richesses minières de Madagascar, le PDG a réussi à placer un de ses hommes au conseil d’administration de l’OMNIS, Éric Razanamparany directeur général de Sodiat. Éric Rabeharisoa était le prédécesseur de Stéphanie Delmotte (ex-Dircab de Vozongo Menasofina) à la présidence de l’OMNIS.
Or, des internautes ont fait circuler sur le net le profil de Jean-Louis Rabeharisoa, petit frère d’Éric Rabeharisoa. Il travaillerait pour la société Gemfields Ltd, Région de Washington DC-Baltimore.
De là à faire tout de suite un pas vers l’affaire Romy ( Stéphanie Delmotte ex-Dircab de Vozongo Menasofina, et Éric Rabeharisoa ex-PCA de l’OMNIS), c’est vite franchi !
Mais selon l’adage bien connu, évidemment « honni soit qui mal y pense ».

Quant à la CSBF, sa position laxiste est à l’opposé de celle de sa consœur mauricienne), car déjà elle avait avalisé en 2013 le rachat de 51% du capital de la BNI par Hassanein Hiridjee et la petite banque mauricienne CIEL (Bank One). Rappelons que le 21 août 2013, la CSBF avait rejeté ce projet de rachat, parce que d’une part Hassanein Hiridjee refusait l’exigence de maintien du Crédit Agricole comme actionnaire de référence , et d’autre part les fonds du groupe Hiridjee provenaient de la société Trielite Limited basée aux Îles Vierges Britanniques, paradis fiscal notoire.
Ratovondrahona Guy, gouverneur par intérim de la Banque centrale à l’époque, était opposé au rachat et est décédé brutalement à la suite de cette affaire, faisant dire à Patrick Rajaonary, alors candidat aux présidentielles « On a tué le gouverneur ».

Ainsi va hélas la pratique des affaires à Madagascar, tant que cette clique affairiste de Vozongo Menasofina est aux commandes. Cette clique avait impunément commencé avec les exportations illicites de bois de rose et continué jusqu’aux détournements dans des projets financés par la Banque Mondiale, telles les fonds COVID.
Totalement immoral ! Mais la morale, c’est bien le cadet de leurs soucis ! Dernier exemple en date : avoir demandé la nationalité française alors qu’il était à la tête de l’Etat Malagasy et l’avoir caché à ses concitoyens pendant 9 années !
Vozongo Menasofina l’assume totalement et ne s’en est jamais excusé jusqu’ici et il va même oser se représenter devant les électeurs malagasy.

Extrait page facebook de Jean-Louis Rabeharisoa

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