L’article 45 de la Constitution est limpide, la candidature de Cédric qui possède la nationalité française est irrecevable.
Dans son arrêt n° 04/HCC/AR du 22 août 2023, la HCC a établi que Cédric a bien la nationalité française. Selon cet arrêt, le décret n°046/881 du 19 novembre 2014 portant acquisition de la nationalité française de Monsieur Andry Rajoelina, fut publié au journal officiel de la République française le 21 novembre 2014… et les publications au journal officiel, bien que d’un pays étranger, sont accessibles à tous ». Une pierre dans le jardin de la précédente HCC qui ne saurait arguer du fait qu’elle ignorait que Cédric avait acquis la nationalité française.
Dans tous les cas, Cédric lui-même a avoué avoir acquis la nationalité française.
-Selon l’alinéa 3 de l’article 45 de la Constitution, « le Président de la République veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur« .
Les cérémonies de célébration d’entrée dans la citoyenneté française vont au-delà d’une procédure purement administrative et requièrent un ultime engagement solennel et public à acquérir la nationalité française. Cet acte d’allégeance et de fidélité est renforcé par le code civil français (sur le fondement des articles 25 et 25-1) qui permet la déchéance de la nationalité française, en particulier « pour une personne ayant commis, au profit d’un Etat étranger, des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciable aux intérêts de la France » (par exemple espionnage).
Le président de la République de Madagascar se doit de réclamer le retour de la souveraineté de Madagascar sur les îles éparses, ce qui est un acte préjudiciable aux intérêts de la France.
Par voie de conséquence, la possession de la nationalité française par Cédric ne le prive-t-elle pas de sa faculté de réclamer ces îles, l’empêchant de fait à pouvoir veiller à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale » (Que ce soit du côté français ou malagasy d’ailleurs).
La HCC n’a même pas à consulter le tribunal de 1ère instance pour savoir si Cédric a perdu ou non sa nationalité malagasy. La HCC doit simplement « constater l’impossibilité pour Cédric, qui est français, de veiller à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale« , et déclarer l’irrecevabilité de sa candidature.
Ne pas le faire serait une faute grave que commettrait la HCC et que retiendra l’Histoire. Qu’elle ne se cache pas derrière le fameux article 120 de la Constitution « Les arrêts et décisions de la HCC ne sont susceptibles d’aucun recours ». Qu’elle ne donne pas aux forces de l’ordre, chargées du respect de l’application de la Loi, le prétexte de faire un « coup d’Etat à la gabonaise« .
-Par ailleurs, selon l’article 49 de la Constitution, « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy« . Quelle est la situation actuelle de Cédric, indépendamment du code de la nationalité ? Cédric possèderait la nationalité malagasy. Mais si la HCC se pose la question « Est-il de nationalité malagasy », comme le prescrit la Constitution ? La réponse est NON, « Cédric est de nationalité malagasy et française« . C’est son état actuel et cela est une raison de plus pour la HCC de rejeter sa candidature.
-Enfin selon son alinéa 2, le mandat de 5 ans du Président n’est renouvelable qu’une seule fois. L’actuelle Constitution avait été proclamée le 11 décembre 2010 et le 1er Président de cette IVème République était Andry Rajoelina jusqu’au samedi 25 janvier 2014, date de la prestation de serment de Rajaonarimampianina. Comme il est en train de terminer son 2ème mandat, il ne devrait plus être rééligible.
Voilà donc 3 raisons, dont une suffit à elle-même, pour qu’une HCC neutre et compétente déclare irrecevable la candidature de Cédric.
Les insuffisances et impérities successives de la HCC
-Selon l’article 47 de la Constitution, l’élection du président de la République a lieu 30 jours au moins, et soixante jours au plus, avant l’expiration du mandat de Rajaonarimampianina fixée au 25 janvier 2019. Néanmoins, le 1er tour fut fixé au 7 novembre 2018, donc en dehors de ces limites constitutionnels ! Est-ce cette jurisprudence qui a permis de fixer la date des prochaines élections au 9 novembre 2023 ?
-Rajaonarimampianina a été forcé de raccourcir son mandat et a dû démissionner dès le 7 septembre 2018 afin de respecter les dispositions constitutionnelles, puisqu’il était de nouveau candidat.
La HCC déclarait le 28 novembre 2018 qu’il ne figurait pas parmi les 2 candidats éligibles au 2ème tour. Rajaonarimampianina aurait dû alors logiquement retrouver son poste de président de la République dès cette date. Il n’en fut rien, et il a dû attendre le 18 janvier 2019 avant de retrouver son poste et faire la passation à Cédric (oui Cédric , puisqu’il était déjà Vozongo Menasofina à cette date, mais il s’est bien gardé d’en parler).
Une passation anti constitutionnelle, puisque selon l’article 48 de la Constitution, « la passation officielle du pouvoir se fait entre le Président sortant et le Président nouvellement élu…Le mandat présidentiel commence à partir du jour de la prestation de serment« , c’est-à-dire le 19 janvier 2019.
Constitutionnellement, le mandat de Rajaonarimampianina aurait dû courir jusqu’au 24 janvier 2019.
Tous les atouts pour des fraudes dans la manche de Cédric
Cédric est en train de mobiliser le ban et arrière-ban, afin de montrer qu’il reste fort populaire et que de nombreux Malagasy sollicitent encore sa candidature. Les maires qui ont reçu des motos ont eu le mot d’ordre de venir à Tana pour la grande kermesse du TGV, sous peine de voir confisquées les motos à eux offertes par l’administration Cédric.
De nombreux maires de la Province d’Antsiranana étaient bloqués du côté d’Antsohihy, car même si tous les taxis brousse avaient été réquisitionnés, il n’y avait plus assez de gazole sur place.
Les parlementaires sont sommés de renouveler leur fidélité, et se sont réunis la semaine dernière à l’Arena. Selon Lanto Rakotomanga, la trafiquante de palissandre, 16 sénateurs et 111 députés auraient apporté leur soutien à Cédric (bien plus que les 105 députés qui avaient signé la fausse vraie motion de censure contre Ntsay alias Mike Tyson).
Justin Tokely était gouverneur de la région SAVA jusqu’à sa nomination le 17 mars 2022 comme ministre de l’Intérieur. Depuis, le poste de gouverneur de la SAVA était vacant jusqu’au 23 août 2023, date de la nomination de Seramila Teddy Gervais comme gouverneur de la SAVA.
A quelques jours seulement de la démission de Cédric ? Honni soit qui mal y pense ! Il faudra bien entendu « booster » un peu les suffrages de Cédric dans cette région, dont les producteurs de vanille ont payé et paient encore le plus lourd tribut à la gestion catastrophique de la filière vanille par Cédric et ses acolytes.
La cérémonie de clôture des jeux des îles devaient être le clou du lancement de la campagne électorale de Cédric. On a même dû imaginer un nouveau protocole pour la transmission aux Comores du flambeau des jeux des îles . Habituellement, cela se passe du Président du comité olympique du pays sortant à celui du pays entrant. Cette fois, tout un cirque ridicule pour ne pas risquer de mettre en valeur le président du comité olympique malagasy, qui a eu l’outrecuidance de présenter sa candidature aux prochaines présidentielle ! Tout un cirque ! Jugez-en vous-mêmes.
Hélas, voilà ce qui se passe lorsqu’on même sport et politique ! Les autres pays en rigolent encore !
Lors de la cérémonie de clôture, malgré tous ses efforts pour essayer de faire oublier Siteny, le couple Cédric a dû se lever et entonner avec le public le « Samy Malagasy » de Dadah, qui n’est rien d’autre que le chant de ralliement des Mihava Tours de Siteny.
Les organisateurs ont dû en prendre pour leur grade, car le couple Cédric ne s’y attendait pas du tout et ne l’a pas apprécié. Mais vraiment pas apprécié, et ils n’arrivaient pas à le cacher !
Selon l’Union européenne et la France, on ne peut pas comparer les scénarios Niger et Gabon, car les président nigérien était démocratiquement et légitimement élu. Alors qu’Ali Bongo ne l’était pas.
Pas de condamnation du putsch gabonais.
Si par malheur, la HCC déclarait encore Cédric vainqueur de ces élections, ce scénario gabonais est le plus probable, nonobstant les rodomontades et menaces des premiers responsables des forces de l’ordre.
Alors, membres de la HCC, la balle est dans votre camp !