Le gouvernement collégial actuellement en charge de la présidence intérimaire à Madagascar est perçu comme une forme de coup d’État déguisé, camouflé par une manipulation de la constitution. Les dirigeants ont orchestré cette manœuvre pour maintenir Andry Rajoelina au pouvoir et le favoriser à tous les niveaux décisionnels.
Rossy, député du quatrième arrondissement élu sous les couleurs de l’IRD, IRK ou TGV, peu importe, a publiquement dénoncé l’irrégularité de cette procédure et a affirmé qu’il s’agissait d’une forme de coup d’État. Selon lui, le fait qu’un individu non élu dirige le pays témoigne d’un coup d’État institutionnel.
Ce gouvernement collégial est dirigé par Ntsay Christian, un Premier Ministre qui a été l’objet d’une tentative de motion de censure par l’Assemblée Nationale en début d’année. Cette motion de censure a été bloquée directement par Andry Rajoelina, qui a une fois de plus enfreint la constitution en intervenant dans les actions de l’Assemblée nationale.
D’autres candidats à la présidentielle ont également rejoint l’affirmation de Rossy. La plupart d’entre eux ont déjà dénoncé l’irrégularité de cette procédure et les pressions exercées sur Herimanana Razafimahefa, Président du Sénat, qui a dû légalement assumer la présidence intérimaire après la démission d’Andry Rajoelina.
Dans ce contexte, Rossy interpelle la Présidente de l’Assemblée Nationale et se déclare prêt à protéger ceux qui seraient soumis à des pressions venant d’en haut. Il en appelle également aux forces de l’ordre pour les soutenir.
Cependant, même si l’initiative de Rossy montre son patriotisme, elle arrive tardivement, car le régime a déjà consolidé son pouvoir en soudoyant toutes les autorités, du plus bas au plus haut niveau, afin d’assurer le succès de son plan. L’accession au pouvoir de tous ces ministres représente la deuxième forme de coup d’État orchestrée par Andry Rajoelina à Madagascar. Le premier eut lieu en 2009, avec des milliers de victimes directes. Ce second coup d’État risque de plonger le pays dans une crise encore plus profonde, causant davantage de souffrances, notamment la pauvreté, la famine et l’insécurité qui vont gangrener le pays.