Skip to content
Le Journal de l'île Rouge
La une

Madagascar s’enfonce dans la crise, et Cédric Vazaha choisit de s’enfuir à l’étranger et se prélasser en vacances avec sa famille !

La gazette de la grande île
21/09/20238 minute read

Ra8 avait renié sa signature après Dakar2, tout comme Cédric Vozongo a renié la sienne après Maputo 2. Néanmoins, les deux sont encore candidats et les politiciens malagasy ne peuvent s’empêcher de se tourner vers la « Communauté internationale » et de compter sur elles pour tenter de résoudre une crise pourtant malgacho-malagasy.

C’est ainsi que le collectif des 10 candidats s’est empressé de demander une entrevue avec cette fameuse Communauté internationale qui, somme toute, n’est composée que de simples fonctionnaires de leurs mandataires respectif.
Le gouvernement Ntsay Tyson ne fut pas en reste et s’est senti obligé de rencontrer les mêmes.
Et selon la formule consacrée, aucune information n’a filtré à l’issue de ces rencontres.

La présidence par intérim face à la communauté internationale

Il a fallu attendre le communiqué des ambassades de 5 pays occidentaux, l’OIF et l’Union européenne, avant de pouvoir se faire une idée du contenu de ces rencontres.
Saluons tout d’abord l’initiative heureuse de cette communauté internationale d’avoir sorti une version malagasy de ce communiqué, parallèlement à celle en français. Probablement à la demande des Etats Unis qui ont la bonne habitude de communiquer en malagasy.

Remarquez néanmoins l’absence des ambassadeurs africains, des représentants de la SADC ou de l’Union africaine, jugés sans doute comme quantité négligeable. C’est comme le G20 qui n’a intégré l’Union Africaine qu’il y a une semaine grâce à l’insistance de l’Inde.

Ce communiqué renvoie dos à dos les deux camps, chacun pouvant l’interpréter à son avantage.
-« Ils réitèrent l’importance du respect de la Constitution« .
Selon l’article 120 de la Constitution, « les arrêts et décisions de la HCC ne sont susceptibles d’aucun recours« . Donc circulez, y’a rien à voir, disent les pro régime.
Selon l’article 45 de la Constitution, « le président veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur« . Un président ou un candidat président ayant une nationalité autre que malagasy se trouve dans l’incapacité de respecter cet article, du fait de son obligation d’allégeance à l’autre pays, disent les anti régime. Donc, la candidature de Cédric Vozongo doit être invalidée.
Puis, Florent Rakotoarisoa Flamant rose n’a-t-il pas lui-même déjà exercé en 2002 un recours contre des décisions de la HCC de l’époque, proclamant contre toute évidence l’élection de Ra8 au 1er tour (Ra8 lui-même avait reconnu à Dakar2 la nécessité d’un 2ème tour)?

-« Ils réaffirment leur soutien à un processus électoral conforme aux normes internationales, c’est-à-dire transparent, fiable, inclusif et apaisé« .
Les anti-régime crient victoire, soulignant les nombreuses imperfections de la liste électorale, la non-neutralité de la CENI, de la HCC et du ministre de l’intérieur.
Quant aux pro, la participation de la communauté internationale au basket fund signifie leur confiance en la qualité du processus électoral. Et les bulletins de vote sont en cours d’impression en Afrique du Sud à raison de 2 millions de bulletins par jour. Une preuve supplémentaire que tout va bien , Madame la Marquise.

-Enfin, la Communauté internationale a fait le strict minimum syndical en réclamant « l’égalité de traitement de tous les candidats, et en rappelant leur attachement aux libertés fondamentales, notamment le droit de réunion et de manifestation pacifique« .

Réquisition des forces de l’ordre par le préfet

La communauté internationale ne pouvait pas faire moins, tant le contraire est tellement évident. Néanmoins, Ntsay Tyson y répond en déployant pour une période indéterminée les forces de l’ordre dans tout le centre de Tana, depuis le weekend dernier. Une manœuvre destinée à intimider er à dissuader toute idée de manifestations par l’opposition

Cédric Vozongo irresponsable

Madagascar s’enfonce de plus en plus dans la crise, sociale, économique et politique. Mais cela semble le cadet des soucis de Cédric Vozongo. Partir en vacances à l’étranger en une période aussi cruciale pour Madagascar !
Un prétendant au pouvoir suprême, qui préfère fermer les yeux pour ne pas avoir à affronter les malheurs de ses compatriotes, qu’il sacrifie au profit de sa famille !
N’a-t-il pas dit que c’est par amour de ses enfants qu’il s’était résolu à quémander la nationalité française. Un aveu faisant passer l’intérêt de ses enfants avant celui du peuple malagasy ? Un chef d’Etat en exercice qui demande la nationalité d’un autre pays ?
C’est vraiment pathétique !

Quelle solution ? Un revingadra !

Bien entendu, nous devons aller aux élections. Mais comme l’a écrit la Communauté internationale, la confiance dans le processus électoral est un élément fondamental pour l’acceptation par tous du résultat du scrutin et pour garantir la stabilité de Madagascar.
Autrement dit, sinon nous allons surement au-devant d’une crise postélectorale.
Comment procéder pour y parvenir ?

-Selon la législation, les élections ne doivent pas se tenir pendant la saison des pluies.
Le calendrier actuel des présidentielles est donc illégal et le restera indéfiniment, puisque les élections se tiendront périodiquement tous les 5 ans, donc aux mêmes mois. Il faudrait, à un moment ou à un autre, casser ce cycle infernal et reporter, d’un commun accord, le 1er tour en mai ou juin 2024. Soit un report de six à sept mois.
-Nombreux sont ceux qui ne voulaient pas un report, car ils ne souhaitaient pas voir Cédric Vozongo prolonger son mandat. Ce point est maintenant réglé, puisqu’il a démissionné.

-Profiter de ce report pour retoucher la liste électorale. Pourquoi ne pas afficher la liste des électeurs inscrits dans tous les fokontany ? Les habitants connaissent ceux qui sont morts, ceux qui sont partis ailleurs, ceux qui ne sont pas encore inscrits…N’a-t-on pas déjà fait voter en 2010 l’actuelle Constitution par certains qui n’avaient que leur carte d’identité ou une attestation du fokontany, afin d’atteindre le quorum de participation. Selon l’adage bien connu « Tsy misy mangidy ohatry ny sakay, fa rehefa teny ierana lany ihany” (Rien ne pique plus que le piment, mais lorsqu’on s’entend pour le manger, on y arrive tout de même).
-Le gouvernement actuel n’est pas accepté comme neutre par l’opposition. D’autant plus que la nomination de ce gouvernement pour assurer l’intérim du président est manifestement anticonstitutionnel. Il faut donc le dégager, tout comme la CENI et la HCC qui sont loin d’avoir montré leur crédibilité.
Faire un gouvernement d’union dans lequel participeraient des membres de l’opposition n’est pas le meilleur gage de neutralité.
La seule solution nous paraît la mise en place d’un directoire militaire, comme en mai 1972, qui assurera en même temps collégialement l’intérim du président.
-Nommer d’un commun accord les nouveaux membres de la HCC.
-Dans aucun des pays signataires du communiqué, il n’ y a pas de CENI. Pourquoi ne pas profiter également de ce report pour confier de nouveau au ministère l’organisation des élections, le ministre de l’intérieur étant nommé d’un commun accord.

L’avantage d’être en prison, c’est d’avoir du temps à revendre. Nous soumettons ci-dessus les résultats des pérégrinations intellectuelles et des réflexions de notre PDG Loa Rasoamaharo, pendant sa détention. C’est sa modeste contribution et comme le proverbe malagasy « Voankazo an’ala, ny mamy atelomy, ny mangidy aloavy » (Fruits cueillis dans la forêt, on mange les doux et on jette les autres ).
Lola ose espérer que le futur président élu ne transigera pas sur la liberté d’expression et de la presse. Il souhaite que les journalistes puissent poser cette question aux candidats, et que ceux-ci s’y engagent ?

Les Malagasy auraient bien aimé avoir l’occasion et les moyens de prendre des vacances (la famille d’abord ! les Malagasy après)

Partager cette article
Articles connexes
Back To Top