À quelques semaines des élections présidentielles prévues pour le 9 novembre prochain, des inquiétudes croissantes émergent concernant l’équité du processus électoral à Madagascar. Des allégations de l’utilisation abusive des biens de l’État pour promouvoir le président en exercice, Andry Rajoelina, ainsi que des préoccupations quant à l’impartialité des institutions électorales et judiciaires, font craindre une possible fraude électorale.
L’un des problèmes majeurs soulevés concerne l’utilisation des ressources de l’État à des fins de propagande en faveur de Andry Rajoelina. Des témoignages font état de ministres, de députés et d’autres hauts fonctionnaires soutenant Rajoelina qui utilisent des véhicules officiels avec des plaques rouges, des fonds publics, des bâtiments gouvernementaux, et même des forces de l’ordre pour assister à des rassemblements électoraux en sa faveur. Cela inclut des ministres en fonction comme Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’éducation nationale, qui utilise des véhicules de l’État pour promouvoir le président Rajoelina et distribuer des kits scolaires aux couleurs de son parti, TGV.
De plus, il est signalé que les partisans d’Andry Rajoelina se réunissent librement au Centre de Conférences International d’Ivato (CCI Ivato), un bâtiment gouvernemental, ainsi qu’au Palais des Sports, sans être inquiétés par les autorités. Pendant ce temps, des tentatives de rassemblement des partisans d’autres candidats sont réprimées par les forces de l’ordre.
Un autre facteur inquiétant est le contrôle exercé par Andry Rajoelina sur les organes de régulation électorale. Des allégations font état de l’influence du président sur la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), dont le président est accusé d’être un pion de Rajoelina. Cette préoccupation est renforcée par des craintes que la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) puisse favoriser le président sortant dans le processus électoral.
Toutes ces allégations soulèvent des préoccupations légitimes quant à l’équité et à la transparence du processus électoral à Madagascar. Il est essentiel que les élections se déroulent dans un environnement équitable et démocratique, où chaque candidat a une chance égale de compétir. La crédibilité des institutions électorales et judiciaires est cruciale pour maintenir la confiance du public dans le processus démocratique.
Les autorités malgaches sont appelées à prendre des mesures immédiates pour garantir que les élections présidentielles du 9 novembre prochain se déroulent de manière juste, transparente et démocratique. Les observateurs nationaux et internationaux seront également attentifs à l’évolution de la situation, et la communauté internationale doit rester vigilante pour garantir que Madagascar continue sur la voie de la démocratie et de la stabilité.