C’est le système de défense utilisé par l’avocat Cicéron en 81 avant Jésus Christ, pour défendre son client Sextus Roscius accusé de parricide. Pour dénicher le coupable, il faut chercher à qui le crime profite le plus.
Mercredi, la violence des forces de l’ordre est montée d’un cran. On a assisté à un tir presqu’à bout portant sur un manifestant à l’aide d’un flash ball, visant sa tête. Un tir interdit selon les pratiques du maintien de l’ordre dans les pays démocratiques.
C’était déjà le cas du candidat Andry Raobelina qui a failli perdre un œil. Il a dû être évacué sanitairement afin de subir une opération chirurgicale. Il est toujours en convalescence à ce jour.
Le manifestant n’attaque pas les forces d’ordre, et semble même reculer. Le manifestant ne représente aucun danger pouvant justifier éventuellement un tel tir.
Résultat : un gros trou dans la joue du manifestant.
Certes, le premier responsable de ce crime, car c’est un crime, est l’auteur du tir. On espère qu’il sera rapidement poursuivi, et au minimum suspendu immédiatement de ses fonctions.
Néanmoins, il faudra également poursuivre les vrais responsables, à l’origine de ce drame. Ce ne sont pas seulement ses supérieurs hiérarchiques et il faudra chercher plus en profondeur.
Y a-t-il eu une réquisition en bonne et due forme des forces de l’ordre par le préfet ? Ce dernier était-il présent sur le terrain ? Y a-t-il eu des sommations ?
Ntsay Tyson préside l’EMMONAT, et est à l’origine des décisions de fermeté. Il est responsable et coupable.
Plus haut, Baomba Korotamby avait réuni vendredi dernier au palais d’Ambohitsorohitra une partie des responsables des forces de l’ordre, pour donner ses instructions sur la conduite à tenir. Ceux-là auront des comptes à rendre tôt ou tard. Baomba Korotamby est responsable et coupable.
Mamy Ravatomanga est le grand manitou, et il l’a déjà montré dans le passé
Il se qualifiait, par ignorance, de shadow cabinet de Cédric Vazaha . Il voulait dire conseiller occulte. Mais shadow cabinet sonnait mieux, et il pensait que cela faisait plus savant. Le complexe des non-diplômés !
11 mois plus tôt, le 7 décembre 2023, la fronde s’était organisée et plus de deux tiers des députés avaient déposé une motion de censure contre le gouvernement Ntsay Tyson. Des députés fidèles et loyaux à Cédric Vazaha avaient signé la motion de censure.
Patatras, ,le soir même, Mamy Ravatomanga intime à Cédric Vazaha de convoquer à l’Arena ces députés « récalcitrants », dont la PAN (Présidente de l’Assemblée nationale) elle-même.
Ils avaient été reçus par Cédric Vazaha flanqué de l’inévitable Mamy Ravatomanga.
Ces députés ont reçu l’ordre de revenir sur leur décision. Ntsay Tyson est une pièce maîtresse de Mamy Ravatomanga sur l’échiquier du pouvoir et il était hors de question d’y toucher. La PAN avait été violemment prise à partie par Cédric Vazaha, devant la soixantaine de députés du parti, abasourdis. La PAN était sortie de la réunion totalement humiliée et en pleurs. Elle voulait démissionner, mais en avait été dissuadée par quelques proches.
Et le vote de la motion de censure n’a jamais eu lieu !
La PAN a pris sa revanche lors de l’ouverture de la session actuelle de l’assemblée nationale, avec un discours d’ouverture de défi devant des membres de la Communauté internationale. Quel culot ! C’était sans doute plus facile, Cédric Vazaha n’étant plus président. Et de tous les chefs d’Institution, elle est la seule à avoir la légitimité d’une élue (olom-boafidy). Tous les autres ne sont que des nommés (olom-boatendry). Elle se drape dans cette légalité et cette légitimité, et ose même monter une équipe de médiation avec le FFKM et quelques revenants qualifiés de Ray aman-dreny.
Le responsable de la crise politique actuelle est celui qui a le plus à perdre
Remettre en selle Cédric Vazaha à tout prix (oui, quel qu’en soit le prix) et prolonger de 5 ans la situation actuelle où Mamy Ravatomanga continuerait à régner en maître. Oui, c’est lui le vrai maître et Cédric Vazaha n’est qu’un pantin, qu’il tient par la barbichette depuis la transition et les exportations illicites de bois de rose.
Certes, Mamy Ravatomanga dispose d’un passeport diplomatique ivoirienne, mais celui-ci ne le protégera pas indéfiniment. Et comme sa marionnette Cédric Vazaha, il a perdu sa nationalité malagasy depuis qu’il a obtenu la nationalité ivoirienne. Les Ivoiriens le savent bien, puisqu’il y a une jurisprudence ivoirienne concernant cette perte de la nationalité.
Mamy Ravatomanga s’était ridiculisé en « dévoilant » que sa nationalité était temporaire, et liée à sa qualité de consul honoraire de la Côte d’Ivoire. C’était prendre les Malagasy pour des canards sauvages ! Demain si Cédric Vazaha n’est pas réélu, il sera considéré comme un Vazaha mainty (noir) tout court, étant ivoirien. Devoir demander un visa pour rentrer à Madagascar ?
Beaucoup sont en prison à cause de lui, dont notre PDG Lola Rasoamaharo qui le prenait pourtant pour un ami. C’est Mamy Ravatomanga qui l’avait enfoncé, en donnant des instructions dans ce sens comme il l’a fait pour bien d’autres comme Mbola Rajaonah, Rolly Mercia. N’a-t-il pas vidé le bureau de la Gazette en un rien de temps ?
Certains considèrent Siteny comme son plan B, mais à y bien réfléchir, c’est peu vraisemblable. C’est le seul des candidats qui s’est exprimé publiquement pour la relaxe de tous les prisonniers « politiques » et les emprisonnés arbitrairement, le retour aux pays de tous ceux qui ont dû s’exiler comme l’ex PM Jean Ravelonarivo, l’ex-président de la ligue de football Raoul Arizaka Rabekoto qu’il s’est empressé de remplacer à la tête de la Cnaps par son poulain Mamy Rakotondraibe. Si Siteny est réellement le plan B de Mamy Ravatomanga, il ne ferait pas une telle promesse. Même si on dit que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, nous nous accrochons à cet espoir de vivre un Madagascar nouveau, un véritable Etat de droit.
Les ex « colons » et leurs descendants ont encore jusqu’ici la bouche amère d’avoir été dégagés par Mamy Ravatomanga du golf d’Andakana.
Les exportateurs de letchis, obligés de passer sous les fourches caudines de Mamy Ravatomanga, vont pouvoir respirer. Et même s’il n’est pas arrivé à ses fins dans la filière vanille, Mamy Ravatomanga ne laissera pas de bons souvenirs aux opérateurs de la filière vanille, notamment les paysans (et ils sont nombreux). Ils ne l’oublieront pas de sitôt.
Il y a encore tellement à dire, mais cela suffit à montrer qu’il a énormément à perdre si Rajoelina n’est pas réélu, et il investit une partie de sa fortune pour payer les frais de campagne de Cédric, dont l’avion et les hélicoptères. Il faut payer également une garde prétorienne, sans oublier la société Vigie et ses sbires, ainsi que les gendarmes chargés de la répression des manifestants.
Mamy Ravatomanga commence néanmoins à avoir peur
Cédric Vazaha commence à constater de jour en jour que sa « popularité » baisse en province, et que les attrape-nigauds habituels ne semblent plus marcher. Promettre une centrale nucléaire, alors qu’en 5 ans Cédric Vazaha n’est même pas arrivé à démarrer les chantiers de Sahofika et de Volobe ! Pas facile à faire avaler ! Promettre une usine d’extraction de vanille à Sambava, alors que tout le monde sait ce qu’il en est de l’usine d’éthanol à Ambilobe restée au stade de pose de 1ère pierre (sa spécialité) !
A sa décharge, c’était sa femme qui avait posé la 1ère pierre de cette usine, et non lui.
Mamy Ravatomanga commence à réaliser que les fraudes programmées, à l’aide de très nombreux bureaux de vote et électeurs fictifs, ne suffiront peut-être pas à garantir la réélection de Cédric Vazaha. On est même allé jusqu’à trouver moins d’électeurs inscrits qu’en 2018 à Antananarivo, car les électeurs n’y sont pas favorables à donner leurs voix à Cédric Vazaha.
Cédric va-t-il finir par abandonner, le lâcher en rase campagne et accepter de se mettre autour d’une table avec la médiation de la PAN et Cie (quelle revanche !). Les prochains jours nous le diront.
Mais l’opposition doit garder en tête que c’est de Mamy Ravatomanga qu’ils ont le plus à craindre que de Cédric Vazaha.
« Ny biby tsy misy lohany tsy mandeha ».
Ne vous y trompez pas, la tête c’est Mamy Ravatomanga. L’autre, Cédric Vazaha, veut planter du coton de Tuléar, se plante sur la simple addition 13 plus 6, et pense que le cycle cultural du riz est de 2 ans !
Donc, visez la tête !