La Grande Île, Madagascar, se trouve à la croisée des chemins après la réélection controversée d’Andry Rajoelina, un scrutin marqué par des irrégularités et des fraude. Si les partisans du président sortant célèbrent la victoire de leur leader, une grande partie de la population est laissée dans l’incertitude quant à son avenir, alors que le pays continue de sombrer dans une crise économique, sociale et sécuritaire.
Andry Rajoelina, dont le premier mandat a été marqué par une série de problèmes économiques et sociaux, est maintenant appelé à diriger le pays pour cinq années supplémentaires. La population malgache, habituée à des conditions difficiles, semble normaliser la mauvaise gouvernance, la corruption et les trafics qui ont proliféré sous son règne.
La situation sécuritaire, déjà préoccupante, reste un défi majeur avec des taux alarmants de criminalité et de kidnappings dans les zones rurales. La corruption gangrène les institutions, comme le souligne Transparency International, jetant l’ombre d’un doute sur la capacité du gouvernement à lutter contre ce fléau.
Sur le plan économique, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sous la présidence de Rajoelina, le taux d’inflation a atteint des sommets inquiétants de 12%, plongeant la population dans une spirale de pauvreté avec un taux atteignant 82%. Les coupures d’électricité, qui persistent à hauteur de 8 heures par jour, paralysent le pays au quotidien.
Les secteurs clés tels que l’aviation avec la faillite d’Air Madagascar et les services publics avec une Jirama au bord du gouffre, laissent entrevoir un avenir sombre pour les Malgaches. Le prix du carburant a grimpé de plus de 40%, entraînant une hausse des coûts de la vie déjà insupportable pour la majorité.
Madagascar est également devenu tristement célèbre pour être l’avant-dernier pays au monde en termes d’indice de la faim, avec 80% de la population souffrant de sous-nutrition. Le chômage, en hausse de 30%, aggrave encore les difficultés économiques, plongeant de plus en plus de familles dans la précarité.
Le trafic illicite d’or et de pierres précieuses à une échelle alarmante, combiné à une consommation de drogue en augmentation, souligne l’absence de contrôle sur les activités criminelles. Ces problèmes sont exacerbés par une corruption qui semble toucher tous les aspects de la vie quotidienne.
Alors que les privilégiés qui bénéficient de la corruption applaudissent la réélection de Rajoelina, la grande majorité de la population se demande quel avenir les attend. Dans un pays où la gouvernance est synonyme de malversations et d’incompétence, la question qui se pose est de savoir si Madagascar peut sortir de cette spirale descendante.
Il est impératif que la communauté internationale suive de près l’évolution de la situation à Madagascar et appelle à des réformes sérieuses pour restaurer la stabilité économique, renforcer la sécurité, et mettre fin à la culture de la corruption. L’avenir de la population malgache dépend de la capacité du gouvernement à rompre avec les pratiques néfastes du passé et à ouvrir la voie à un avenir plus juste et prospère.
