La scène politique à Madagascar connaît actuellement une agitation palpable, marquée par les actes et les revendications des 11 candidats qui, à travers des marches et des déclarations, ont exprimé leur mécontentement face au déroulement du processus électoral. Les candidats, regroupés en une coalition de 11 ou 10, ont unanimement appelé au report des élections, mettant en avant des irrégularités et dénonçant des pratiques non conformes aux normes, notamment sous l’angle de la corruption.
Leur principal grief concerne les conditions électorales qui, selon eux, ne respectent pas les règles officielles établies. Cette contestation s’étend également à une critique sévère à l’égard du président actuel, Andry Rajoelina. Les candidats affirment que le chef de l’État est responsable d’actes de dictature, d’une inflation galopante et d’une insécurité croissante, alléguant que ses actions profitent principalement à lui-même et à son entourage proche. La demande est claire : un État plus axé sur les besoins des citoyens, mettant davantage l’accent sur le bien-être social.
Cependant, après la récente déclaration de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) soutenant le processus électoral en cours, le pays est tombé dans un calme total. Les revendicateurs, confrontés à cette décision, semblent momentanément dépourvus de moyens d’action. Les Malgaches, de leur côté, semblent avoir adopté une attitude de silence résigné, face à la perspective d’endurer cinq années supplémentaires dans des conditions qui s’annoncent difficiles, avec la possibilité d’une détérioration de leurs conditions de vie.
La question de savoir si le peuple malgache dispose réellement d’un caractère résilient à un niveau élevé est soulevée, car malgré les difficultés, la population semble prête à accepter et à vivre avec les conditions actuelles. Cependant, la dictature en place pourrait également jouer un rôle significatif dans cette acceptation, car les citoyens se trouvent de plus en plus limités dans leur droit à la libre expression, sous peine de répression.
Dans ce pays souvent qualifié de « pays du moramora » – un endroit où tout avance lentement et où l’acceptation passive semble être la norme – la situation politique et sociale semble défier les attentes, avec une population qui, malgré les revendications, semble encline à accepter et à encaisser les défis qui se présentent.