Dans la vibrant phrase « Madagasikara tsy maintsy mandroso » (Madagascar est obligé de se développer), le président actuel, Andry Rajoelina, promet un avenir meilleur pour le peuple malgache. Cependant, une analyse approfondie révèle que cette devise est loin de refléter la réalité, laissant place à des pratiques discutables et des solutions éphémères qui n’adressent pas les problèmes fondamentaux de la nation.
Coupures d’électricité : Des solutions partisanes
La lutte contre les coupures d’électricité est interprétée de manière sélective par le président Rajoelina. La distribution de kits solaires, présentée comme une panacée, s’avère être un stratagème politique. Ces kits sont réservés exclusivement aux partisans du président et aux membres de son parti politique, laissant la majorité des Malgaches dans l’obscurité. De plus, la qualité douteuse de ces kits, composés d’ampoules de 12V et de petits panneaux solaires, ne fait qu’aggraver le problème au lieu de le résoudre.
Coupures d’eau et insalubrité : Une approche inefficace
La réponse de Rajoelina aux coupures d’eau et à l’insalubrité de l’eau de la Jirama est tout aussi déconcertante. Plutôt que d’investir dans des solutions durables, le président préfère louer des camions-citernes rouillés distribuant de l’eau contaminée. Cette approche témoigne d’un manque de volonté à résoudre le problème de manière structurelle, laissant la population exposée à des risques sanitaires considérables.
Malnutrition et insuffisance alimentaire : Des remèdes temporaires
La lutte contre la malnutrition et le manque de production agricole se transforme également en une série de solutions temporaires et potentiellement dangereuses. La distribution de riz stock cuit et la vente de riz en solde, bien que destinées à soulager immédiatement la population, ne résolvent pas les problèmes sous-jacents. De plus, ces méthodes peuvent compromettre la santé publique, créant ainsi un cercle vicieux de dépendance aux dons au lieu de favoriser une autonomie durable.
Une approche paternaliste du développement
Dans l’ensemble, le modèle de développement de Rajoelina semble s’appuyer sur une approche paternaliste, maintenant la population dans un état de dépendance aux dons et aux aides éphémères. L’absence de projets visant à faciliter l’entrepreneuriat et à autonomiser la population souligne le manque de vision à long terme dans la politique de développement actuelle.
Une nécessité urgente de réévaluation
Il est impératif de remettre en question la validité du développement selon Rajoelina. Madagascar mérite une approche plus réfléchie et structurelle, axée sur l’autonomisation de sa population plutôt que sur des solutions temporaires et partisanes. L’heure est venue pour un réexamen sérieux de la politique de développement, afin que la devise « Madagasikara tsy maintsy mandroso » puisse enfin devenir une réalité pour tous.
