S’il y avait une continuité dans la gestion des affaires de l’Etat, une notion inconnue dans la gouvernance de Cédric Vazaha, le barrage de Sahofika d’une puissance de 192 MW et une production annuelle de 1 570 GWH serait fonctionnel début 2025.
Entretemps, le groupe français Eiffage excédé par les tergiversation de Gérard Perceau, conseiller de Cédric Vazaha, a claqué la porte. Et on ne sait toujours pas qui va prendre la succession.
Des pertes colossales pour l’Etat Malagasy
Le contrat initial prévoyait la vente à la Jirama de l’énergie électrique produite au prix de 7 cents le KWH, alors que le coût moyen de production de la Jirama dépasse les 30 cents/KWH. Une différence de 23 cents/KWH de manque à gagner pour la Jirama.
Sachant que 1GWH = 1 000 000 KWH, rapporté à l’année pour une production annuelle de 1 570 GWH, le manque à gagner annuel s’élève à 361 100 000 dollars. Comme nous avons perdu pratiquement 6 années, le manque à gagner est de 2 166 600 000 dollars !
Sans tenir compte des pertes des autres agents économiques dus aux délestages.
Gérard Perceau était fier d’avoir fait plier le consortium NEHO, et baisser le prix de cession à 5 cents/KWH. Un « gain » de 2 cents/KWH, soit sur l’année 31 400 000 dollars et sur 6 années à 188 400 000 dollars.
Ajoutez à cela le barrage de Volobe, dont la production annuelle est de 750 GWH. Nous vous laissons le soin de faire vous-même le calcul de ce que Cédric Vazaha a fait perdre à l’Etat Malagasy. Et encore plus d’un autre milliard de dollars de perdu !
Le fonds norvégien Scatec a signifié également son départ du consortium, suivi probablement par la société norvégienne SN Power. AXIAN d’Hassanein Hiridjee se démène pour qu’EDF reprenne la suite. Selon un article d’Africa Intelligence, la décision d’EDF sera connue vers mi-février 2024.
Nous reproduisons ci-dessous deux articles d’Africa Intelligence, qui vous montrent que « Ce n’est pas demain la veille »
Deux articles d’Africa Intelligence ICI
Barrage de Sahofika : retour à la table des négociations
Publié le 12.02.2024
D’ici à quelques semaines, Andry Rajoelina doit rencontrer à Antananarivo la direction du consortium de la Nouvelle énergie hydroélectrique de l’Onive (NEHO), qui doit construire et exploiter le barrage de Sahofika dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPB) avec l’État malgache. Le ministre de l’énergie et des hydrocarbures Olivier Jean-Baptiste participera aussi à l’entrevue.
Les trois hommes doivent discuter de l’avenir du projet : soit d’une résiliation du contrat de concession, soit d’une reprise avec des modalités de financement différentes. Ce retour à la table des négociations est une obligation contractuelle prévue dans le contrat liant NEHO et l’État malgache. Jusqu’ici, la centrale hydroélectrique de Sahofika (205 MW), était en effet au point mort. Andry Rajoelina et son conseiller spécial Gérard Perceau n’avaient toujours pas trouvé de remplaçant au groupe français Eiffage, qui est sorti du consortium début 2023. L’entreprise française y était associée à Eranove et Themis Clean Energy.
Le départ d’Eiffage était conditionné à un remboursement, de la part de l’État malgache, des frais d’étude que l’entreprise avait engagés pour le barrage et qui se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais plus d’un an après, le groupe français dirigé par Benoît de Ruffray attend toujours. Un statu quo qui empêche pour le moment toute relance du projet, situé à une centaine de kilomètres au sud d’Antananarivo (AI du 18/05/23).
ici
Barrage de Volobe : la décision d’EDF imminente
Les discussions entre le géant français et la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV) sont entrées dans leur dernière ligne droite.
Publié le 02.02.2024
Les négociations entre EDF et la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV) sont entrées dans leur phase finale. Le groupe français doit dans les prochains jours clarifier sa position quant à sa volonté de rejoindre ce conglomérat chargé de construire et d’exploiter le barrage de Volobe. Dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP), ce groupement est composé d’Axian, dirigé par Hassanein Hiridjee ; de la plateforme panafricaine d’investissement, Africa50 et de l’État malgache (AI du 18/10/23). EDF étudie depuis plusieurs mois les modalités pour prendre la suite du norvégien Scatec, qui a annoncé quitter la CGHV.
La réponse définitive d’EDF doit être connue mi-février. La directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale d’EDF, Valérie Levkov, et le responsable du développement de l’activité hydroélectrique EDF Afrique du Sud, Julien Dumas, doivent évoquer le sujet avec la haute direction du groupe dans les prochains jours.
Visite à Antananarivo
Fin 2023, le binôme s’est rendu discrètement à Antananarivo. Il y a rencontré Rémy Huber, lui-même un ancien d’EDF, et Benjamin Memmi, patron de deux filiales d’Axian, Axian Energy et Jovena, distributeur de carburant du groupe. Les deux hommes sont chefs de file du projet sur place. En parallèle, Valérie Levkov et Julien Dumas étudiaient la due diligence de ce barrage depuis le mois de septembre (AI du 28/07/23).
De la réponse d’EDF dépend en partie l’avenir de ce projet de méga-barrage (120 MW) à 40 km de Tamatave (côte est), estimé à 600 millions d’euros, et dont l’avancée a déjà été considérablement ralentie (AI du 23/08/21). La sortie du projet du groupe de BTP Colas en 2023 doit par ailleurs être effective en 2024.
Sept ans de négociations
Face à ces inconnues, le lancement des travaux pourrait n’intervenir qu’en 2025, avec plusieurs mois de retard sur le calendrier annoncé par le premier ministre Christian Ntsay lors du conseil des ministres du 24 janvier. Celui-ci s’est avancé sur un coup d’envoi d’ici au mois de mars, pour un chantier qui accuse d’ores et déjà plusieurs années de retard.
Bien que le projet du barrage de Volobe ait été initialement porté par Hery Rajaonarimampianina (2014-2018), Andry Rajoelina l’avait mis en haut de son agenda lors de son accession au pouvoir en 2019. Mais les contrats de concessions et d’achat d’énergie du barrage n’ont été signés qu’à la fin de son quinquennat, en mai 2023, au palais d’Iavoloha. Soit après plus de sept ans de négociations depuis la signature du protocole d’accord entre la CGHV et l’État malgache (AI du 05/01/22).
Centrale hydroélectrique de Volobe
Lorsqu’on lit dans le compte rendu du conseil des ministres du 24 janvier 2024, assurant que le démarrage des travaux de ces deux barrages fait partie des priorités des 100 jours du ministre de l’Energie et des Hydrocarbures! Il vaut mieux en sourire jaune.
Importation de centrale thermique de 105 MW
Cédric Vazaha a préféré faire le choix d’importer et installer une centrale thermique au fioul de 105 MW à Ambohimanambola. En juin 2023, le ministre Solo affirmait que tout est planifié pour que les 7 moteurs de 15MW chacun puissent fonctionner dès décembre 2013.
Belle planification, car les moteurs en question dorment encore actuellement à Tamatave !
Fin janvier, on découvre que 11 ponts de la RN2 nécessitent des renforcements immédiats copte tenu du poids des blocs moteurs, alternateurs et transformateurs. Incroyable mais vrai !
Voilà les exploits de nos ministres dont on a tellement étalé les diplômes !
D’ailleurs, n’aurait-il pas mieux valu effectuer préalablement les travaux de connexion de Toamasina au réseau interconnecté, et installer plutôt cette centrale à Toamasina ? Cela aurait réduit le coût du fioul, ainsi que l’encombrement de la RN2. Il n’est pas trop tard pour décider d’installer cette centrale à Moramanga, si l’interconnexion de Toamasina au RIA prend du temps !
C’est un peu comme l’autoroute Toamasina/Antananarivo. Les ingénieurs des Travaux Publics pensaient qu’il aurait été plus logique et moins coûteux de commencer les travaux à Toamasina.
C’est sans doute pour privilégier Antananarivo que Cédric Vazaha a pris ces décisions anti-économiques.
Barrage de Sahofika
De toute façon, la Jirama recevra-t-elle en temps et en heures les subventions nécessaires pour acheter le fioul nécessaire ?
Les délestages risquent encore de durer un certain temps ! Patience !
Entretemps, Cédric Vazaha va pérorer au Sommet Mondial des Gouvernements à Dubaï, parler de l’éducation du futur (manarapenitra), des questions de gouvernance (à laquelle il ne comprend rien).