Depuis hier matin, la capitale malgache, Antananarivo, est le théâtre d’une crise sociale qui paralyse la circulation dans plusieurs quartiers. Cette agitation est le résultat d’un profond mécontentement parmi les employés du SAMVA (Service Autonome de la Maintenance de la Ville d’Antananarivo) et du SMA (Société Municipale d’Assainissement), deux entités chargées de la gestion des déchets et de l’assainissement de la ville.
Au cœur de cette agitation se trouvent des problèmes de paiement des salaires qui perdurent depuis des années. Les employés affirment que malgré les déblocages de fonds opérés par la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), la grande majorité d’entre eux n’ont jamais perçu leur rémunération. Cette situation met en lumière des pratiques de détournement de fonds publics qui sont enracinées depuis longtemps.
L’histoire remonte à l’ère de la maire Lalao Ravalomanana, où le SAMVA était sous la tutelle de la CUA. Les salaires des employés étaient censés être payés régulièrement, mais de nombreux travailleurs affirment n’avoir jamais reçu leur dû. Cette pratique, malheureusement courante dans de nombreux secteurs, constitue une forme de vol flagrant des fonds publics, avec des conséquences désastreuses pour les travailleurs qui se retrouvent sans moyens de subsistance.
En 2019, un changement majeur est intervenu avec l’arrivée au pouvoir de Naina Andriantsitohaina, qui a remplacé le SAMVA par le SMA. Cependant, cette transition n’a pas résolu les problèmes de rémunération des employés. Pire encore, le SMA, appartenant au maire lui-même, est accusé de favoritisme dans l’attribution des marchés, accentuant les inégalités et la frustration parmi les travailleurs.
Malgré l’espoir suscité par l’arrivée d’un nouveau Président de la Délégation Spéciale en 2024, les travailleurs du SAMVA et du SMA continuent d’être oubliés et laissés pour compte. Leurs salaires impayés s’accumulent, tandis que les autorités ferment les yeux sur cette situation alarmante.
Face à cette injustice persistante, les employés en grève ont décidé de prendre les choses en main en bloquant les rues avec des bennes à ordures, attirant ainsi l’attention sur leur situation désespérée et leur demande légitime de recevoir leur dû. Cette action radicale témoigne de l’ampleur de leur désespoir et de leur détermination à obtenir justice dans une société où les détournements de fonds et le favoritisme semblent être monnaie courante.
