L’expression « péter plus haut que son c… » daterait de 1640. Elle se dit de personnes prétentieuses qui se croient au-dessus de tout le monde au point de ne pas évacuer leurs trop-plein de gaz intestinaux par l’orifice naturel. C’est une variante populaire de l‘expression « Péter plus haut qu’on a le derrière » souvent suivie de « et se faire un trou dans le dos ».
C’est malheureusement ce que fait notre DJ national, depuis qu’il est à la tête du pays. Il n’est hélas pas conscient de ses insuffisances et ne supporte pas de contradicteurs dans son entourage, composé uniquement de thuriféraires.
Tous les signaux sont au rouge et comme nous l’écrivions dans une édition précédente, nous vivons actuellement un atmosphère de fin de règne. Mais Rajoelina va s’accrocher au pouvoir jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
Rajaonarimampianina avait été capable de reconnaître sa défaite et de passer pacifiquement le flambeau. Nous craignons que le prochain passage de témoins ne se fasse pas pacifiquement. Probablement, parce que Rajoelina n’a même pas son Bacc.
Nous reproduisons ci-dessous une analyse de notre confrère en ligne Madagascar Tribune, parlant de l’alternance démocratique au Sénégal, signé par « Demokraty » : https://www.madagascar-tribune.com/Elections-au-Senegal-des-lecons-a-tirer-pour-Madagascar.html .
La conclusion de cet article est limpide.
« Elections au Sénégal : des leçons à tirer pour Madagascar
jeudi 28 mars | Demokraty
Même si les Malgaches, du fait de leur insularité, s’intéressent peu à ce qui se passe en dehors de leurs frontières, la victoire au premier tour de l’opposant sénégalais Bassirou Diomaye Faye mérite un commentaire. Il l’a emporté face à Amadou Ba, candidat du pouvoir et ancien Premier ministre de Macky Sall, qui ne s’était plus représenté pour cause de limitation du nombre de mandats. Cette victoire ouvre la voie à la troisième alternance démocratique au Sénégal depuis l’indépendance en 1960, après les victoires d’Abdoulaye Wade en 2000 et de Macky Sall en 2012. Rappelons ce qu’est une alternance démocratique : une victoire électorale d’un opposant face à un candidat du parti dirigeant à l’issue d’un cycle électoral normal. Madagascar n’a été capable de produire un tel schéma qu’en 2018, lorsqu’Andry Rajoelina a vaincu le président sortant Hery Rajaonarimampianina.
Une fois encore, le processus électoral au Sénégal a donné des leçons à l’Afrique. Les institutions électorales ont rempli honnêtement leur devoir, la Cour constitutionnelle a gardé sa dignité face aux manœuvres de l’Exécutif, l’Armée s’est abstenue d’intervenir dans le jeu politique, et les résultats se font imposés à tous, vainqueur comme vaincus. Certes, le dernier quinquennat de Macky Sall, a été marqué par des dérives autocratiques : arrestation de l’opposant numéro 1 Ousmane Sonko, répressions violentes de manifestations, tentatives de reporter les élections. Toutefois, le pouvoir s’est ressaisi pour laisser finalement la démocratie s’exprimer. Selon une belle formule tirée d’un éditorial de Marwan Ben Yahmed, le patron de Jeune Afrique, au Sénégal, « être président ne signifie pas que l’on a forcément raison et que l’on n’a de comptes à rendre à personne. Ici, enfin, on peut décider d’affronter la toute-puissance de l’État et finir par l’emporter. » Bassirou Faye devient à 43 ans le plus jeune président de l’histoire du Sénégal, mais contrairement à certains africains qui aiment mettre en avant leu jeune âge lors de leur arrivée au pouvoir, le Sénégalais l’a emporté à la régulière par la voie des urnes, et non par un coup d’Etat.
Certains Malgaches, toujours prompts à critiquer les nations africaines sous des prétextes abscons (où le abs est de trop), feraient mieux d’en tirer des leçons.
Les politologues vont certainement se pencher sur les raisons des succès à répétition de la démocratisation sénégalaise. On soulignera pour notre part que les vaincus qui se sont comportés dignement sont tous des gens instruits. Abdou Diouf, vaincu par Abdoulaye Wade, était un juriste formé à La Sorbonne. Abdoulaye Wade, vaincu par Macky Sall, a deux doctorats (en Droit et en Sciences économiques). Macky Sall, chef de l’Etat sortant mais qui ne s’était plus représenté, est un ingénieur en géologie. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il y a une relation de cause à effet entre un chef d’Etat ayant fait des études et sa capacité à avoir un comportement démocratique. Toutefois on note que même dans le cas de Madagascar, ceux qui ont à un moment eu l’humilité et le fair-play de reconnaitre leur défaite, malgré des épisodes critiquables dans leur carrière politique, étaient également des personnes au parcours académique respectable. Didier Ratsiraka (vaincu en 1993) était un ingénieur, Albert Zafy (vaincu en 1996) était un professeur agrégé de médecine, Norbert Lala Ratsirahonana (également vaincu en 1996) est un juriste, et Hery Rajaonarimampianina (vaincu en 2018) est un expert-comptable.
Conclusion inspirée par les faits : il n’y a pas à s’étonner des dérives dictatoriales de ceux qui n’ont pas fait d’études, car leur connaissance et compréhension des principes démocratiques, ainsi que leur capacité à les traduire en actes sont amoindries ».
Plusieurs journaux nationaux et internationaux parlent des chances de Rajaonarimampianina de devenir le prochain président de la Commission de l’Union Africaine, ce qui serait un grand honneur pour Madagascar. Son expérience d’ancien chef d’Etat ayant des expériences reconnues en matière de gouvernance , de développement économique et social.
Encore faut-il qu’il n’y ait pas d’avis d’objection du gouvernement malagasy, à défaut d’un soutien actif éventuel.
Le DJ arrivera-t-il à dépasser son petit ego et à ne pas faire capoter cette candidature ?
L’avenir nous le dira.
En tout cas, son concurrent le plus sérieux à ce poste est le Kényan Raila Odinga et sa candidature est soutenue par le président kenyan William Ruto, même s’il a été son principal opposant aux dernières élections présidentielles kenyanes.
Raila Odinga Rajaonarimampianina Rajoelina