Alors que Madagascar se débat avec des coupures d’électricité de plus de 8 heures par jour et une pénurie d’eau potable dans de nombreux foyers, le gouvernement annonce enfin que les projets de partenariat public-privé (PPP) dans le secteur de l’énergie, notamment les projets hydroélectriques Volobe et Sahofika, sont classés comme urgents. Une décision tardive qui intervient après des années d’alertes répétées de la part de divers acteurs, y compris la presse, sur l’urgence de développer le potentiel énergétique du pays.
Depuis plus de dix ans, La Gazette de la Grande île a attiré l’attention des autorités sur l’importance cruciale de tirer parti du potentiel énergétique de Madagascar. Le journal a analysé les chiffres et exploré les possibilités, exhortant les dirigeants du pays à s’engager sérieusement dans une transition énergétique fiable. Malgré ces appels répétés, l’action concrète a été lente à venir.
Les projets hydroélectriques Volobe et Sahofika, aux côtés de la concession des aéroports internationaux d’Ivato et de Nosy-Be, ont été identifiés comme prioritaires pour l’année budgétaire 2024. Toutefois, les retards dans la concrétisation de ces projets ont des conséquences désastreuses sur l’économie et le quotidien des Malgaches.
Les risques macroéconomiques, budgétaires et institutionnels liés à ces projets sont bien documentés. Le retard dans le bouclage financier entraîne des retards dans la construction, compromettant ainsi les perspectives de développement industriel du pays. De plus, les contraintes budgétaires résultant de ces retards pourraient contraindre l’État à accroître son soutien financier au secteur de l’électricité et à la Jirama, aggravant ainsi la pression sur les finances publiques.
Malgré les négociations en cours pour finaliser le financement des projets, le processus est entravé par des défis institutionnels et des difficultés opérationnelles. La gouvernance institutionnelle du secteur de l’énergie reste précaire, limitant la capacité des autorités à prendre des décisions éclairées pour atténuer les risques et accélérer la mise en œuvre des projets.
Le partenariat public-privé est considéré comme un outil essentiel pour le développement du pays, mais sa mise en œuvre efficace nécessite un cadre institutionnel solide, qui fait encore défaut à Madagascar. Il est impératif que le gouvernement mette en place les structures nécessaires pour gérer efficacement les PPP et veiller à ce que ces partenariats contribuent réellement au développement durable du pays.
Dans un contexte où les besoins énergétiques et les défis de développement sont pressants, l’urgence de concrétiser les projets de PPP dans le secteur de l’énergie ne peut être surestimée. Cependant, avec des années de retard, il est à craindre que l’impact immédiat de ces projets ne soit pas suffisant pour répondre aux besoins urgents de la population malgache.