Dans une récente démonstration de courage politique, le président malgache, Andry Rajoelina, a pris une décision audacieuse et sans précédent : déclarer Isabelle Delattre-Burger, ambassadrice de l’Union Européenne à Madagascar, persona non grata pour avoir osé émettre des critiques légitimes sur la gouvernance et les droits de l’homme dans le pays. Cette décision, tout en surprenant certains, ouvre la voie à une ère nouvelle et audacieuse de relations diplomatiques, où la franchise et la critique constructive sont récompensées par une exclusion totale.
Pourtant, si l’on suit logiquement la démarche de Rajoelina, un nombre impressionnant de personnalités et d’organisations devraient être également déclarées persona non grata pour avoir osé donner leur avis sur les maux qui affligent Madagascar. En effet, la liste de ceux qui ont eu le courage de dénoncer les injustices et les problèmes de gouvernance est longue et variée.
Marie Chantal Uwanyiligira, représentante de la Banque Mondiale, est en tête de cette liste, après avoir souligné le caractère prohibitif du prix de l’eau à Madagascar et la distribution ridiculement inefficace de celle-ci. Sa déclaration courageuse devrait lui valoir une place de choix dans le club exclusif des personna non grata.
Le représentant du Fonds Monétaire International (FMI) à Madagascar devrait également figurer sur cette liste, ayant eu l’audace de critiquer ouvertement la gouvernance économique du pays. Son crime ? Avoir osé pointer du doigt les lacunes qui entravent le développement économique de Madagascar.
Le magazine Forbes, pour avoir classé Antananarivo comme la capitale la plus sale d’Afrique, devrait également être exclu des bonnes grâces du président Rajoelina. Après tout, qui oserait mettre en lumière les défauts d’une ville sans subir les conséquences de son honnêteté ?
Reporter Sans Frontières et Transparency International, pour avoir remis en question la liberté de la presse et le niveau de corruption à Madagascar, devraient également être condamnés à rejoindre les rangs des persona non grata. Leur crime ? Avoir osé parler de vérité dans un monde où la dissimulation règne en maître.
Le Programme Alimentaire Mondial, pour avoir alerté sur les effets dévastateurs du changement climatique et la famine qui en résulte à Madagascar, est également sur la liste des exclus. Après tout, qui a besoin de faits et de chiffres lorsque l’on peut simplement ignorer la réalité ?
Enfin, les banques territoriales, pour avoir eu le courage de divulguer des prévisions économiques alarmantes, risquent également de subir le courroux du président Rajoelina. Après tout, rien ne menace davantage un régime autoritaire que la transparence économique.
Ainsi, alors que la liste des exclus s’allonge, il est clair que Madagascar se dirige vers une ère sombre où la vérité est punie et où la critique est étouffée dans l’œuf. Pendant ce temps, le président Rajoelina peut savourer sa victoire dans un pays où la seule opinion qui compte est la sienne.