Pour certains, “Toute vérité n’est pas bonne à dire“. La Communauté Internationale sait très bien que Rajoelina n’écoute pas les Malagasy et ne les entend pas.
Si quelqu’un ose élever la voix, on le fait taire en l’envoyant en prison, même s’il faut, pour cela, inventer de fausses accusations.
Ainsi par exemple, Rolly Mercia en fait actuellement les frais pour avoir osé témoigner en France contre Mamy Ravatomanga , alias PB (Pierre Bleue ou Président Bis au choix).
Tout comme notre PDG Lola Rasoamaharo qui en est à son 396 ème jour en prison, pour avoir osé révéler la nationalité française de Rajoelina Vazaha. Et on vient encore de lui coller une nouvelle fausse accusation de tentative d’évasion! Mais nous continuons de croire en la Justice divine, et un jour Justice sera faite.
La Communauté Internationale et la fausse excuse de non-ingérence
Cette fameuse Communauté internationale se rend complice pour non assistance à population en grave danger de survie, si elle continue à fermer les yeux. Comme si tout est beau dans le meilleur des mondes possibles pour les Malagasy. Le devoir d’ingérence, pour cause humanitaire, existe. Si cette CI prétend être là pour aider la population Malagasy et non ses dirigeants, elle ne doit pas avoir peur et se doit de crier haut et fort la Vérité.
La population malagasy remercie l’ambassadrice de l’Union Européenne Isabelle Delattre Burger d’avoir osé ouvrir le bal en disant enfin la Vérité que Rajoelina et sa clique nient tellement qu’ils ont fini pas croire tout le contraire et que la Vérité ce sont leurs mensonges.
Il n’y a que la Vérité qui blesse, d’où la demande de rappel de cette ambassadrice. Il serait étonnant qu’elle soit élevée, comme il est de coutume, au grade de Commandeur de l’Ordre National. Mais qu’elle se rassure, les Malagasy ne l’oublieront pas dans leur cœur.
La représentante du PNUD vient de décider de lui emboîter le pas en affirmant, lors d’une réunion publique avec 80 OSC (Organisations de la Société Civile), que Madagascar n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les ODD (Objectifs de Développement Durable).
Devra-t-elle aussi s’attendre à une demande de rappel? Nous en avions parlé lors d’un de nos précédents articles illustré par cette excellente caricature de POV.
Nous ne pouvons qu’encourager la Communauté Internationale à continuer à oser interpeler Rajoelina et sa clique. Il ne peut ni vous mettre en prison, ni demander le rappel de tous les représentants diplomatiques en place.
Avant son départ de Madagascar, l’ex- représentant résident de la Fondation Friedrich-Ebert Constantin Grund a écrit un dernier article, à la dernière page du bimestriel POLITIKA n°35 de Janvier/Février 2024, intitulé “Money for Nothing “. Une sorte de dernier message testament, d’autant plus sincère qu’il ne risquait plus rien. En tout cas pas d’IST (Interdiction de Sortie du Territoire).
Le lecteur pourra télécharger cette revue en cliquant sur le lien ci-après, car il y a d’autres articles très intéressants, dont par exemple un dossier sur la décentralisation: ICI .
“Money for Nothing“
Comment écrit-on son dernier article pour un magazine politique dont on a été l’éditeur pendant 5 ans? Il y a beaucoup à dire sur le développement de ce produit -nous avons réussi certaines choses, d’autres non- mais une chose est sure: cette période a été un privilège.
Madagascar a encore besoin d’un discours honnête sur les défis politiques auxquels il est confronté. Malheureusement, ils sont nombreux. La Grande Île est riche en ressources et en personnes motivées et bien formées, mais la pauvreté, la faim, la corruption et la simple politique d’annonce dominent le paysage.
Je n’ai perçu aucun progrès concret ces dernières années. Mais à Madagascar, il n’y a pas de véritable révolution, pas de révolte de la classe défavorisée. Le prolétariat détaché n’a plus d’espoir. Il attend dans une grande prison à ciel ouvert une fin certaine.Il n’y a de mouvement que si chaque individu peut obtenir un avantage économique, même si c’est par un t-shirt ou des dons de riz et d’huile. Cela aide à court terme, c’est sûr, mais n’a rien à voir avec la gouvernance telle que je la conçois.
On peut argumenter que les programmes de soutien au développement de la jeunesse du pays, également mis en œuvre par la Fondation Friedrich Ebert, n’y ont rien changé. Il est tout simplement naïf de croire que les choses changent à grande échelle lorsqu’il y a des progrès à petite échelle. Le discours sur la masse critique à atteindre avant qu’une dynamique plus globale ne se déploie est une analyse erronée de ceux qui bénéficient des fonds de la coopération au développement et qui ont l’intention de continuer à le faire.
A propos de l’aide au développement. Cette construction bizarre crée des incitations totalement erronées des deux côtés. Pour un gouvernement, il est plus facile de s’asseoir avec des soi-disant experts en développement que de faire face aux questions ou aux attentes des habitants du pays. En ce sens, la coopération au développement est contre-productive. Elle favorise le détachement de l’appareil politique du point fixe de son travail: l’obligation de rendre des comptes à la population. Je comprends qu’il y ait beaucoup d’argent en jeu, mais la coopération au développement rend parfois un mauvais service à un pays comme Madagascar. Quoi qu’il en soit, nous continuons à ce rythme. De plan triennal en plan triennal, d’un programme d’aide d’urgence à la prochaine pandémie ou au prochain cyclone. On peut se demander si cela peut durer.
En Europe, la coopération au développement est soumise à une pression de plus en plus forte. On se demande tout simplement pourquoi un pays comme l’Allemagne construit 2 500 km de pistes cyclables au Pérou sous des titres de projets énigmatiques comme « Renforcer la transformation socio-écologique », mais qu’en contrepartie, il n’y a plus d’argent pour rénover les toilettes d’une école primaire à Berlin. La droite politique exploite cette problématique avec succès.
Cela va devenir un problème pour l’élite de Madagascar, car, un jour, le manque persistant de volonté politique de faire quelque chose de concret et de réel pour le développement du pays va se retourner contre le pays. Les bailleurs de fonds se demanderont ce qu’il est advenu des milliards d’euros injectés dans le pays au cours de dix dernières années, sans résultat, nulle part.
Je ne serais pas surpris qu’il y ait plus d’ONG que d’entreprises enregistrées à Madagascar. Ce money for nothing agit comme une drogue. Elle rend dépendant, elle corrompt le bénéficiaire, et le prive de toute motivation pour la productivité. Mais ce sujet est un champ de mines du politiquement correct. Ce qui est sûr, c’est que tout ce système doit être remis sur pied à partir de la tête.
C’est précisément pour cela que nous avons besoin de cette revue. Nous devrions continuer à travailler sur l’analyse des problèmes et essayer d’identifier des solutions. Non plus pour critiquer, mais nous devons donner aux gens un débat honnête. C’est ce que représente POLITIKA. Aujourd’hui et à l’avenir “.
Le CSI et la lutte contre la corruption
Dans la note de présentation de la politique générale de l’Etat, “la lutte contre la corruption avec tolérance Zéro“ est rappelée en caractères gras ICI .
Vendredi dernier, Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI (Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité) a présenté son rapport annuel, en soulignant la stagnation préoccupante de la lutte contre la corruption.
Elle a cité des cas concrets, comme le délai de deux ans pour la mise en place de l’ARAI (Agence de recouvrement des avoirs illicites). Ou encore le manque de juges au PAC d’Antananarivo.
Avec un score de 25/100, Madagascar est à la traîne et se classe à la 142 ème place sur 180 pays.
On attend encore comment Rajoelina va réagir en revenant de Toamasina.