Depuis l’ascension d’Andry Rajoelina au pouvoir en 2009, Madagascar a glissé inexorablement vers le bas des classements mondiaux, se hissant malheureusement au sommet des listes pour tous les maux sociaux et économiques imaginables : corruption, pauvreté, faim, indice du bonheur en chute libre, taux de chômage alarmant, insécurité galopante, et un développement humain qui stagne, voire régresse. Cette descente aux enfers est sans fin, et pourtant, l’absence d’une opposition politique crédible continue de permettre à ce sombre tableau de perdurer.
À Madagascar, l’opposition politique se résume souvent à des déclarations enflammées et des condamnations véhémentes, mais sans véritable pouvoir de contrebalancer les actions du gouvernement en place. Une dynamique presque ritualisée s’est installée : une organisation syndicale, une association, ou une autre entité cherche à tirer son épingle du jeu en faisant des déclarations publiques menaçantes, annonçant des manifestations imminentes.
Cependant, contrairement à d’autres contextes politiques où de telles déclarations peuvent faire trembler les gouvernements en place, à Madagascar, elles tombent dans l’oreille d’un sourd. Le pouvoir actuel, conscient de la faiblesse de ces organisations et de leur manque de capacité à mobiliser les foules, ne cède pas à la pression. Les appels à la rue se transforment alors en des promesses vides, incapables de susciter le moindre changement concret.
Récente illustration de cette impuissance, le « Antenimieran’ny Ray aman-dReny sy ny Foko Malagasy » (ARFM) a tenté de faire entendre sa voix, mais ses efforts ont été étouffés dans l’indifférence générale. Les condamnations et les menaces de manifestations n’ont plus aucun impact significatif sur le cours des événements politiques à Madagascar.
Cette situation témoigne d’une crise politique profonde, où l’absence d’une opposition forte et crédible permet au pouvoir en place de continuer ses politiques sans être inquiété. Tant que cette dynamique perdurera, le peuple malgache continuera de souffrir des conséquences de l’inaction politique et de l’absence de responsabilité gouvernementale.