Quelques jours après la saisie en Thaïlande de lémuriens et d’un millier de tortues endémiques, le DG de la douane a annoncé fièrement le défèrement au PAC de 8 personnes impliquées.
3 autres personnes seraient encore recherchées, tandis que 6 avaient déjà été arrêtées en Thaïlande dont le chef du réseau, un Birman.
Selon ce DG, des pirogues auraient transféré, au large de la baie de Salary située à environ 100 km au nord de Toliary, vers un navire qui devait faire cap sur la Thaïlande. Les agents thaïlandais qui avaient arrêté les trafiquants dans le sud de la Thaïlande, avaient précisé que les cargaisons saisies provenaient plutôt de la Sumatra en Indonésie.
Comme excuse, le DG Ernest Lainkana Zafivanona avait affirmé que, malheureusement, ce littoral n’est pas couvert par la surveillance douanière.
La célérité de l’arrestation à Madagascar des 8 personnes présumées complices pose tout de même question, d’autant plus qu’aucun agent de la douane, ni d’autres entités publiques, n’auraient été impliqués dans ce trafic, semble-t-il.
On se rappellera qu’en mai 2017, 330 tortues endémiques de Madagascar (tortues étoilées et tortues à soc) avaient été saisies à l’aéroport de Kuala Lumpur en Malaisie.
Selon les autorités malaisiennes, elles étaient arrivées sur un vol de la compagnie Etihad en provenance d’Abu Dhabi. Elles auraient pris un vol d’Air Seychelles Ivato/ Victoria-Seychelles, puis un vol Victoria-Seychelles/ Abu Dhabi.
Elles étaient donc passées au travers des scanners des douaniers d’Ivato qui « ne les auraient pas détectées ». Aucune poursuite, pourtant il n’était pas difficile d’identifier le vol qui les aurait transportées d’Ivato aux Seychelles, ainsi que les douaniers en service à ce moment.
C’est comme les 36 kg d’or qui ont été transformés en ferrailles dans les coffres du ministère des mines. Une certitude : cette « magie » a eu lieu pendant la période où Fidiniavo Ravokatra était ministre des mines et celle où Ntsay Mike Tyson assurait l’intérim de ce ministère. Mais malgré cela, ces deux ministres font toujours partie du gouvernement à ce jour.
Contrairement à l’éphémère ministre des mines Brice Elisa Randrianasolo, qui avait été obligé de démissionner, 2 jours après sa nomination, à la suite de révélations de 4 supposées plaintes pour escroquerie à son encontre en France. Finalement, il l’a échappé belle !
La lettre des évêques
A Madagascar de Rajoelina Vazaha, il y a Justice et Justice. C’est une justice à géométrie variable, montrant hélas que Madagascar est loin d’être un Etat de droit !
Ceci n’est pas un scoop, car tout le monde le savait déjà. Notamment les « petits Malagasy » qui en sont déjà victimes tous les jours et qui ne savent pas vers qui se tourner.
Le paragraphe n°8 de la dernière lettre des évêques l’a souligné « La non-application des lois en vigueur cause de nombreux inconvénients dans notre vie nationale« .
Le paragraphe 9 parle de la loi sur la castration, et conclut par le titre de cet article : » Si la loi existante était appliquée équitablement et également à tous, et si ceux qui commettent ces crimes étaient punis selon la Loi, nous n’en serions pas arrivés à cette nouvelle loi bizarre. Est-ce vraiment la solution pour mettre fin au viol ? Que ce soient les enseignements de l’Église, ou la déclaration des droits de l’homme, ou encore les lois malgaches, ils s’accordent tous sur le fait que le recours à la torture est contraire à la dignité humaine. Le corps humain est sacré en tant qu’œuvre de Dieu et a été sauvé par le Christ, donc personne n’a aucune autorité sur ce corps, pas même la loi. Les humains qui édictent des lois qui menacent le corps humain veulent prendre la place de Dieu. « Les gens qui prétendent prendre la place de Dieu (cependant), a déclaré le pape François, deviennent une menace pour eux-mêmes », et surtout pour le pays« .
On ne peut pas être plus clair, et les évêques sont même allés plus loin que l’ambassadrice de l’Union Européenne Mme Delattre Burger. Vont-ils aller jusqu’à excommunier Rajoelina Vazaha ? Ou bien la ministre des affaires étranges va-t-elle convoquer le Nonce, le Cardinal ou les évêques ? Rajoelina Vazaha va-t-il aller jusqu’à demander le rappel du Nonce ou des évêques étrangers, ne pouvant pas expulser les évêques malagasy. Les évêques signataires de la lettre, dont les noms sont à consonnance étrangère, sont :
– Son Exc. Mgr Gustavo Bombin ESPINO, Arsevekan’i Toliary
– Son Exc. Mgr Georges Varkey PUTHIYAKULANGARA, Evekan’i Port-Bergé
– Son Exc. Mgr Mgr Zygmunt ROBASZKIEWICZ, Evekan’i Mahajanga
– Son Exc. Mgr Rosario VELLA, Evekan’i Moramanga
– Son Exc. Mgr José Alfredo CAIRES DE NOBREGA, Evekan’i Mananjary
Rajoelina Vazaha n’a plus qu’à aller pleurer dans les jupes du père Pedro, ancien élève du pape François. Ce religieux va surement intercéder en faveur de Rajoelina Vazaha et implorer le pardon du pape.
Il est encore temps pour lui d’abroger cette Loi, qui ne respecte pas les « valeurs partagées » avec l’Union Européenne. La sentence de demande de rappel de l’ambassadeur a été jugée injuste et infamante par 8 organisations de la Société Civile. Ces dernières ont demandé à l’Union européenne de réviser à la baisse les enveloppes d’aides au développement, car elles sont fortement préoccupées par la détérioration de l’état de la gouvernance et de la démocratie à Madagascar.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240514-des-explications-de-la-diplomatie-malgache-sur-la-crise-avec-l-union-europ%C3%A9enne .