La situation énergétique de Madagascar reste préoccupante, comme le démontre l’énorme subvention prévue pour le secteur cette année. L’Etat prévoit de consacrer 1 032 milliards d’ariary du budget général pour subventionner le secteur de l’énergie, une décision qui porte les dépenses de transferts à 2 251 milliards d’ariary dans le projet de loi des finances rectificative (PLFR) 2024. En comparaison avec les 1 956,6 milliards d’ariary prévus dans la loi de finances initiale, cela représente une augmentation de 294,4 milliards d’ariary.
Ce document budgétaire, récemment publié par le ministère de l’Economie et des finances (MEF), n’indique pas la répartition exacte de ces subventions. Cependant, à l’instar de 2023, durant laquelle 637 milliards d’ariary avaient été affectés au secteur, une partie significative de cette somme devrait à nouveau être destinée à la subvention de la Jirama. Cette allocation pourrait également couvrir la facture en eau et en électricité de l’administration ainsi que le paiement des arriérés envers les pétroliers. Une provision de garantie pour une société œuvrant dans l’hybridation de la production énergétique à Madagascar avait aussi été prévue dans la loi de finances initiales.
Andry Rajoelina a annoncé à la mi-mai que 1 036 milliards d’ariary ont dû être détournés du budget général pour permettre à la Jirama de fonctionner. Cette réaffectation budgétaire a été effectuée au détriment de dépenses prioritaires telles que l’éducationet la santé. En effet, malgré les besoins criants dans ces secteurs, l’actuel régime accorde une priorité moindre à des secteurs vitaux comme l’éducation, la santé et l’agriculture.
Malgré cette subvention colossale, les délestages tournants se poursuivent, affectant les quartiers de la capitale pendant plusieurs heures par jour et certaines villes de province pendant des jours entiers. Cette situation met en lumière les défaillances du régime actuel sous la direction de Rajoelina, exacerbées par des accusations d’incompétence et de détournements de fonds. La population continue de subir les conséquences de cette gestion défaillante, avec des services publics essentiels négligés et un secteur énergétique toujours sous perfusion mais inefficace.
La consolidation budgétaire imposée par l’Etat a également entraîné une révision à la baisse des dépenses dans d’autres secteurs, exacerbée par une baisse des recettes et un niveau d’endettement préoccupant. Le maintien du solde primaire à 2,9% du PIB semble être l’une des rares priorités, malgré les implications négatives pour les secteurs essentiels du développement national.
Les décisions budgétaires actuelles reflètent une gestion controversée des ressources nationales, privilégiant la survie d’une entreprise publique au détriment de secteurs fondamentaux pour le bien-être de la population. Les délestages persistants et les accusations de mauvaise gestion ajoutent à l’insatisfaction croissante envers le régime de Rajoelina, laissant Madagascar dans une situation économique et sociale précaire.