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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Un peuple enchaîné : Madagascar, l’indépendance célébrée dans la dépendance

La gazette de la grande île
25/06/20243 minute read

Le 26 juin marque un jour de célébration pour Madagascar, un jour où le pays se souvient de son indépendance acquise il y a plusieurs décennies. Cependant, cette célébration de l’indépendance se déroule dans un contexte sombre de pauvreté, de misère et, surtout, de dépendance profonde. Madagascar, en dépit de sa riche histoire et de son potentiel, est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres au monde, le plus sale d’Afrique, et fait face à une corruption rampante. Cette situation désastreuse est aggravée par les conséquences du changement climatique et la famine persistante.

La dépendance de la population malgache est, peut-être, l’aspect le plus choquant de cette réalité. Rajoelina, par ses actions et politiques, a réussi à conditionner la population à accepter l’inacceptable, à subir sans riposter. Malgré les destructions infligées à l’île par son administration, la population s’adapte, se résigne et continue de vivre dans des conditions de vie de plus en plus dégradées.

Éducation en ruines, distraction omniprésente

Rajoelina a méthodiquement démantelé le système éducatif, créant ainsi une génération incapable de discerner les abus dont elle est victime. Une population sans éducation est facilement manipulable, elle accepte plus aisément les injustices et les souffrances quotidiennes. Parallèlement, le gouvernement a instauré une culture de spectacle et de distraction pour détourner l’attention des véritables problèmes.

La construction de stades inadaptés pour les matchs de football et d’attractions coûteuses comme le téléphérique, financées par le contribuable, sont des exemples flagrants de cette stratégie. Les ressources publiques sont gaspillées dans des projets futiles, tandis que les besoins fondamentaux de la population restent négligés.

Silence face à la crise, agitation pour l’internet

Les augmentations des prix du carburant, du riz et des produits de première nécessité, l’insécurité croissante, les coupures d’eau et d’électricité prolongées ne provoquent aucune réaction de la population. Les fraudes électorales, les vols des députés et les tentatives d’assassinat impliquant des ministres sont acceptés avec une résignation troublante. Cependant, une hausse minime du prix de la connexion internet a déclenché une réaction massive.

Ce paradoxe met en lumière une triste réalité : la population malgache, dominée et dépendante, s’accroche aux réseaux sociaux, une échappatoire à sa dure réalité. La priorité donnée à la connexion internet révèle à quel point la population est coupée de la véritable gravité de sa situation.

Un réveil nécessaire

Il est impératif que la population malgache prenne conscience de la manipulation dont elle est victime et de la gravité de sa situation. La célébration de l’indépendance devrait être une occasion de réflexion et de prise de conscience, non pas de résignation. La véritable indépendance passe par l’émancipation de l’esprit, par une éducation solide et une participation active à la vie politique et sociale du pays.

Il est temps que Madagascar se lève, qu’il secoue les chaînes de la dépendance et qu’il aspire à un avenir où l’indépendance ne soit pas seulement un souvenir historique, mais une réalité tangible et vivante.

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