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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Le FMI en Ligne de Mire : Quand la Réforme Économique Se Heurte aux Intérêts Monopolistiques à Madagascar

La gazette de la grande île
13/08/20243 minute read
En persistant à recommander des réformes susceptibles de déplaire aux puissants, l'institution pourrait se voir éjectée du pays, ou pire, devenir la cible de représailles politiques

Dans un contexte politique où la critique est synonyme de répression, le Fonds Monétaire International (FMI) semble marcher sur un terrain miné à Madagascar. En effet, le dernier rapport du FMI, émis dans le cadre des négociations sur la Facilité élargie de crédit (FEC) avec Madagascar, aborde des sujets particulièrement sensibles, touchant directement aux intérêts des puissants qui détiennent les rênes de l’économie malgache.
Le FMI, dans son analyse, suggère des réformes dans les secteurs de la vanille et du clou de girofle, deux piliers économiques de l’île. Ces propositions visent à briser les pratiques monopolistiques qui gangrènent ces secteurs, limitant ainsi la concurrence et entravant le développement économique. Mais ces recommandations touchent un point névralgique : les intérêts du « Big Boss » de Rajoelina, un acteur majeur derrière ces monopoles.
À Madagascar, oser critiquer le régime en place est un acte de bravoure qui peut coûter cher. Ceux qui osent défier le pouvoir, que ce soit par des mots ou par des actes, sont rapidement écartés, bannis, et étiquetés comme « persona non grata ». Dans ce contexte, les suggestions du FMI ne sont pas seulement perçues comme des critiques économiques, mais comme une attaque directe contre l’élite au pouvoir.
Le gouvernement malgache, sous la houlette du président Andry Rajoelina, a maintes fois prouvé sa sensibilité aux critiques, surtout lorsque celles-ci émanent de l’extérieur. Alors que le FMI recommande des réformes pour favoriser une économie plus juste et compétitive, il s’expose à la colère d’un régime peu enclin à partager le contrôle de ses secteurs lucratifs.
Dans cette situation, la position du FMI est délicate. En persistant à recommander des réformes susceptibles de déplaire aux puissants, l’institution pourrait se voir éjectée du pays, ou pire, devenir la cible de représailles politiques. Mais faut-il pour autant se taire face à des pratiques économiques qui freinent le développement de tout un pays?
Le courage de maintenir ces recommandations malgré les risques envoie un signal fort : l’intérêt économique national ne devrait pas être subordonné aux intérêts privés, aussi influents soient-ils. Il reste à voir si le gouvernement malgache choisira de mettre en œuvre ces réformes ou de persister dans une politique de protection des monopoles, au détriment de la prospérité collective.
Conclusion : Le FMI, en proposant des réformes structurelles qui dérangent, semble avoir déclenché un bras de fer avec les élites malgaches. Mais ce n’est peut-être que le début d’une confrontation entre la volonté de changement et la résistance des pouvoirs en place. Dans tous les cas, l’avenir de Madagascar pourrait bien se jouer autour de ces questions économiques cruciales

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