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Le Journal de l'île Rouge
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« RY MALAGASY MIFOHAZA » (Malagasy, réveillez-vous), nous sommes tous KAMY

La gazette de la grande île
14/08/20245 minute read

Le titre de cet article emprunte cette interpellation « Mifohaza ry Toamasina » de notre confrère et lanceur d’alerte Mickaelys Kamy Ndriamahazo, qui lui a valu d’être convoqué par la section de recherches criminelles de la gendarmerie de Toamasina.
Par la suite, il a été emmené au toby Ratsimandrava avant d’être déféré mardi 14 août 2024 au parquet du tribunal de 1ère instance d’Antananarivo. L’Etat le poursuivrait pour « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à provoquer la haine du Gouvernement malgache, à enfreindre les lois du pays, seront déférés aux tribunaux correctionnels et punis d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus ».
« Il n’y a que la vérité qui blesse »
Cette arrestation prouve que ce journaliste a tiré dans le mille, le régime Radomelina Vazaha se sentant visé et offensé. Mais qu’a-t-il donc dit de si alarmant pour ce pouvoir ? https://www.facebook.com/reel/903974154899915 .
Il n’a fait que tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques et préoccupantes causées par les délestages incessants de la Jirama aux divers petits métiers comme les salons de coiffures, les producteurs de yaourt, etc.…Un scoop gênant ? Non, des faits de notoriété publique sur tout le territoire !
Il s’est également insurgé sur la non-obtention incompréhensible du renouvellement du protocole d’accord avec le gouvernement signé le 5 septembre 2014, et expirant ce 4 septembre 2024. Pourtant, nous pouvons lire sur le site de Mercy Ships la déclaration élogieuse de Dr Lethicia Lydia Yasmine, secrétaire générale du ministère de la santé  » Madagascar est confronté à un soutien chirurgical limité de la part des partenaires locaux et internationaux, en particulier dans les zones les plus vulnérables. Nous apprécions l’approche de Mercy Ships qui permet d’atteindre les villages mal desservis. Nous manquons encore de personnel chirurgical et nous nous réjouissons de collaborer avec Mercy Ships pour renforcer nos capacités, alors que parallèlement nous ouvrons 28 hôpitaux régionaux, chacun nécessitant au moins deux chirurgiens ».
https://www.mercyships.org/africa-mercy-to-return-to-madagascar/

Appel au soutien à ce lanceur d’alerte
Nous exhortons tous nos confrères journalistes à relayer cette arrestation de Kamy en titrant « Ry Malagasy mifohaza ». Nous le faisons, même si cela doit nous valoir une convocation à notre siège de New York, dont nous rappelons l’adresse « LGDI 620 Eight Avenue, Manhattan, New York, United States.
Nous faisons appel aux ONG, comme Transparency International, pour réclamer la libération immédiate de ce lanceur d’alerte. Pour l’instant, sa nouvelle directrice exécutive Mialisoa Randriamampianina n’a fait que solliciter le général cowboy Korotamby de bien vouloir donner suite à la demande de mise en place d’une législation protégeant les lanceurs d’alertes.
Korotamby a balayé d’un revers de la main cette requête en disant que chaque ministère dispose déjà d’un bureau de doléances. De surcroît, il considère les lanceurs d’alertes comme des mercenaires à la solde de l’opposition. Bref, il convient de les museler, et la gendarmerie est là pour y veiller, pour le compte du régime.


Fin novembre 2022, l’ex-directrice exécutive de Transparency International Madagascar avait été convoquée par le chef du service central de la lutte contre les faux, fraudes et contrefaçons.
Elle était accusée de dénonciation calomnieuse, abusive et dénigrements par Mamy Ravatomanga alias PB (Président Bis, ou Pierre Bleue), le deus ex machina des exportateurs de litchis. PB n’avait pas supporté les alertes argumentées ont sont saisis le pôle anticorruption malagasy et le parquet financier de Paris (PB avait déjà eu affaire à ce PNF pour les appartements à Levallois, dont l’origine des fonds est douteuse, d’où sa grande colère et sa réaction).
Heureusement pour elle, il y eut une très forte mobilisation des partenaires internationaux (à commencer par le FMI qui vient de signer une nouvelle FEC FRD, avec des conditionnalités sur la gouvernance). Les chancelleries occidentales s’étaient mobilisées et avaient pu éviter à Ketakandriana Rafitoson de gouter aux rigueurs et « gagazo » de la prison d’Antanimora. A l’époque, l’ambassadeur David-William Ashley (qui vient de faire ses adieux) avait écrit sur Twitter  » Nous nous opposons à toutes les actions visant à nuire aux efforts de transparence ». Sur sa page facebook, l’Union Européenne avait publié qu’ »elle s’opposait à toute action qui pourrait affaiblir ou serait de miner la lutte contre la corruption et la redevabilité ».
Nous demandons que les ambassades ne fassent pas « deux poids, deux mesures » et publient immédiatement un communiqué de soutien à ce lanceur d’alerte. Mieux vaut tard que jamais !
Ne laissez pas tomber ces « petits » lanceurs d’alerte que ce pouvoir, qui commence à avoir peur de tour ce qui bouge, tente d’intimider et de museler.
Nous lançons cet appel, particulièrement à l’ambassade des Etas Unis, les Américains étant particulièrement sensibles sur l’aspect liberté d’expression.

Aujourd’hui, en soutien à ce journaliste lanceur d’alerte courageux, « NOUS SOMMES TOUS KAMY », paraphrasant le « Nous sommes tous Charlie » lors des attentats de janvier 2015 qui avaient touché le journal Charlie Hebdo.

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