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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Vazaha tandrametaka subventionne la compagnie Emirates

La gazette de la grande île
31/08/20247 minute read

Vazaha Ratandrametaka subventionne la compagnie aérienne Emirates

Nous invitons aujourd’hui le lecteur à assister à un conseil des ministres type, celui du 28 août 2024 dont vous pouvez lire le compte rendu en malgache sur le lien  ci-après : https://www.presidence.gov.mg/actualites/conseil-des-ministres/2315-tatitry-ny-filan-kevitry-ny-minisitra-alarobia-28-aogositra-2024-lapam-panjakana-iavoloha.html .
Malheureusement, nos lecteurs francophones ne peuvent pas avoir accès à la version française. Celle-ci n’est plus disponible, sauf pour le conseil des ministres du 7 aout 2024.
D’ailleurs, aucun conseil des ministres n’a donc eu lieu pendant 3 semaines et personne ne s’en est aperçu. Signe de la futilité ou de la stérilité d’une telle réunion !
Ci-après des observations sur des extraits de ce compte-rendu :

Décisions du conseil des ministres du 28 août 2024

1.Nankatoavin’ny Filan-kevitry ny Minisitra ny handraisan’ny fanjakana malagasy an-tanana ny hetra sy haban-tseranana amin’ny fampidirana ireo solosaina lenovo miisa 12 mitentina 10 932 USD sy ireo fitaovan-dokambarotra samihafa izay nafaran’ny Emirates Airlines amin’ny fampahafantarana ny fisian’ny sidina » (traduction libre : « Le Conseil des ministres a approuvé la prise en charge par le gouvernement malgache des taxes et droits de douane pour l’importation de 12 ordinateurs Lenovo d’une valeur de 10 932 USD et de divers supports publicitaires importés pour la notification des vols disponibles d’Emirates Airlines »).
Cette phrase sibylline, extraite du compte rendu du dernier conseil des ministres, ne signifie ni plus ni moins qu’une subvention accordée à cette compagnie. Pourtant, Emirates n’est ni une ONG, ni une organisation caritative pouvant justifier éventuellement une telle subvention. C’est une compagnie travaillant dans un secteur compétitif, et le gouvernement se doit de n’en favoriser aucune. Pourquoi les autres compagnies aériennes desservant Madagascar ne pourraient-elles pas bénéficier d’autant d’attention du gouvernement au plus haut niveau, et d’une telle subvention ?
La présidence a profité de la présentation des lettres de créances de l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis Dr Salim Ibrahim Bin Ahmed Mohamed Alnaqbi, pour annoncer un financement éventuel de 10 milliards de dollars ! A se demander si cette subvention de moins de 10 000 dollars accordée à Emirates Airlines est la contrepartie de l’annonce ce potentiel financement gargantuesque.
On apprend incidemment sur le site de la présidence que les Emirats Arabes Unis sont sollicités pour le financement du projet de barrage SAHOFIKA. Cela signifie que ce projet est clos et qu’il va falloir tout reprendre à zéro https://www.presidence.gov.mg/actualites/2313-le-president-andry-rajoelina-recoit-les-lettres-de-creance-de-s-e-dr-salim-ibrahim-bin-ahmed-mohamed-alnaqbi-ambassadeur-designe-des-emirats-arabes-unis-a-madagascar.html.
Ce projet avait été bouclé en 2018 techniquement et financièrement par Rajaonarimampianina, et les travaux devaient débuter en 2019. A cause des tergiversations de Vazaha Ratandrametaka, Eiffage a quitté le projet et on doit maintenant tout reprendre à zéro. Plusieurs années de perdues qu’on ne rattrapera jamais plus !
Vazaha Ratandrametaka essaie maladroitement de faire face aux attaques de l’opposition sur le manque cruel de moyens du gouvernement. Effectivement, la politique d’austérité a été consacrée par la LFR (Loi Rectificative des Finances), qui avait réduit drastiquement le budget général, ainsi que par la lettre d’intention au FMI dans le cadre des accords FEC/FRD. Il veut absolument montrer que l’opposition a tort et que ce ne sont pas les moyens qui manquent. Hélas, il ne fait que s’enfoncer un peu plus.
En effet, à supposer que Vazaha Ratandrametaka puisse encore trouver des « pigeons » susceptibles de lui prêter de l’argent, Madagascar est limité par les engagements envers le FMI, écrits noir sur blanc dans cette fameuse lettre d’intention, limitant à 60% du PIB les dettes publiques. A fin 2023, ces dettes s’élevaient à 6,4 milliards de dollars, soit 55,6% du PIB. Ce qui ne permettrait pas un endettement supplémentaire de 10 milliards de dollars, qui représenterait déjà à lui seul plus de 60% du PIB. Vazaha Ratandrametaka, halte aux écrans de fumée ! Cela ne marche plus, car les Malagasy ne sont plus dupes.
Vazaha Ratandrametaka n’est probablement pas au courant et ne s’intéresse pas aux « détails » des engagements pris envers le FMI, sa ministre des finances ne l’ayant probablement tenu informé que du montant des financements FEC/FRD.
Il est vrai que ce n’est pas le fait de s’endetter qui est condamnable. C’est ce qu’on en a fait. Entre décembre 2018 et décembre 2023, les dettes publiques ont augmenté de 2,3 milliards de dollars, passant en 5 ans de 4,1 milliards de dollars à 6,4 milliards de dollars. Pour faire quoi ? Téléphérique, stade Barea, Colisée, Autoroute, Tanamasoandro… ? Pathétique !

2.Vazaha Tandrametaka a enfin pris la décision de ne plus utiliser la forme papier pour les ordres du jour ainsi que les documents nécessaires pour le Conseil des ministres, afin de faire des économies (décidément, il n’y a plus de sous dans les caisses et il n’y a pas de petites économies).
Désormais, ce sera sous forme électronique sur des tablettes. Vazaha Tandrametaka qui ne cessait depuis 2019 de nous rabâcher ici et là digitalisation et des QR code, pour les carnets de fokontany, les cultivateurs de vanille, le paiement des bourses des étudiants, etc…Il lui a fallu 6 années avant de prendre une telle décision pour son gouvernement, car « il voyait la paille dans l’œil du voisin, mais pas la poutre dans le sien« .

3.Annonce de la désignation d’ambassadeurs avant même la réception de l’agrément des pays concernés. L’amateurisme prend vraiment place partout ! Au pire, ils auraient pu annoncer que la demande d’agrément avait été transmise. Rappelez-vous un certain consul général putatif qui n’a jamais pu s’installer et prendre ses fonctions !

4.Il a fallu l’ultimatum de Mercy Ships, pour que le gouvernement signe enfin le protocole d’accord, à quelques jours de la fin du protocole précédent ! On a attendu le dernier moment. Quelqu’un aurait-il fait une sorte de chantage à Mercy Ships ? Ou bien a-t-on essayé de les racketter ?

5.Concernant la tenue à Madagascar de la prochaine assemblée générale d’Africa 50, le président a fait remarquer lors de ce conseil des ministres « Nanamarika nefa ny Filoha fa mbola misy fifanarahana samihafa mila atao ary misy adi-varotra tsy maintsy atao vao hankatoavina tanteraka ny fandaniana rehetra » (traduction libre :Le Président a souligné qu’il reste encore différents accords à conclure et des marchandages à mener avant l’approbation de toutes les dépenses). Sans commentaires ! Sinon quels marchandages (adi-varotra) encore ?

6.Pour le compte du ministère de la santé, a été également décidée la prise en charge des droits et taxes pour l’importation de divers équipements et produits.
Des règles précises précisant les conditions d’une possible prise en charge par l’Etat de ce type de droits et taxes auraient dû être édictées une bonne fois. Cela fera économiser du temps à nos vaillants ministres et éviteraient les décisions arbitraires.
Tout le monde devrait être mis sur le même pied d’égalité. Une organisation non lucrative européenne dénommée TSARA avait envoyé gratuitement en décembre 2023 du matériel et des produits nécessaires aux dialyses. Pourquoi ce dossier n’a-t-il pas bénéficié pas d’une présentation au conseil des ministres ? Les produits risquent d’être périmés, de pourrir au port de Toamasina et finir par être jetés à la poubelle. A moins qu’ils ne soient récupérés quelque part !

Telle est la demi-journée d’un conseil des ministres, pendant lequel on savoure religieusement les sermons de Vazaha Ratandrametaka, un nul qui a besoin d’une machine à calculer pour additionner 13 et 6, incapable de le faire mentalement .
Les membres du gouvernement suivent Vazaha Tandrametaka comme des moutons de Panurge, sans se poser des questions même si on va directement dans un précipice.
C’est la qualité primordiale, sine qua non, exigée par Vazaha Ratandrametaka d’un ministre.

 

 

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