Depuis 2019, la région d’Anjozorobe et ses environs ont été frappés par une vague de kidnappings qui n’a cessé de s’intensifier. Plusieurs vies ont été perdues au fil des années, mais l’État est resté de marbre, sans réagir. Il a fallu attendre la tragédie de la semaine passée, où une tuerie a choqué la nation, pour que les autorités décident enfin d’intervenir. Une opération a été lancée, et les forces de l’ordre se félicitent d’avoir « apporté leurs fruits ». Mais pourquoi cette intervention si tardive ? Pourquoi attendre que le sang coule pour agir ?
Les questions fusent au sein de la population, fatiguée de ce scénario qui se répète : les autorités attendent toujours le pire pour finalement se montrer comme les héros qui sauvent la situation. Pourtant, protéger la population n’est rien d’autre que leur mission première.
Chaque année, les citoyens paient leurs impôts sans faillir, finançant par là même les services de sécurité censés garantir leur protection. En retour, ils attendent que ces services agissent en amont, à plein temps, et non seulement lorsque l’horreur frappe. On ne doit pas attendre que des vies soient brisées, des familles endeuillées, ou des communautés terrorisées pour se décider enfin à agir. C’est une triste habitude que les autorités malgaches doivent briser.
Cette gestion réactive des crises ne concerne pas seulement Anjozorobe. Elle s’étend à d’autres types de criminalité sévissant dans tout le pays. Kidnappings, vols à main armée, violences domestiques : les citoyens se sentent abandonnés à leur sort. Pourquoi l’État ne prend-il pas les devants ?
Il est impératif que les forces de l’ordre, dont le rôle est de protéger et de servir, adoptent une approche proactive. La sécurité est un droit fondamental, non pas un privilège offert seulement en période de crise. Il est temps que l’État montre qu’il prend au sérieux la sécurité de ses citoyens, non pas par des coups d’éclat ponctuels, mais par une vigilance constante et une réponse rapide et efficace face à toute menace.
Les malgaches méritent mieux qu’une simple réaction au drame ; ils méritent d’être protégés à chaque instant.