En 2018, Andry Rajoelina promettait de transformer Madagascar en un véritable grenier à riz pour toute l’Afrique. Cette promesse, l’une des pierres angulaires de sa campagne présidentielle, visait à positionner le pays comme un ac-teur clé de la production de riz sur le continent, une initiative ambitieuse qui a su capter l’imaginaire et l’espoir de nombreux Malgaches. Cependant, après plusieurs années de mandat, la réalité est bien éloignée de ces belles pro-messes, et la gestion de la production rizicole par son administration suscite désormais frustration et déception.
Une Importation de Riz Exponentielle
Au lieu d’encourager et d’investir dans la production locale de riz, le gouvernement de Rajoelina a, paradoxalement, augmenté considérablement l’importation de riz stocké en Asie. Cette dépendance accrue vis-à-vis des importations a entraîné une dégradation significative de l’autosuffisance alimentaire de Madagascar. Là où les producteurs locaux auraient pu bénéficier de soutiens pour dynamiser le secteur, ils se sont retrouvés marginalisés, face à une concurrence déloyale de riz importé souvent à bas prix.
Le pays, autrefois fier de ses terres fertiles et de son potentiel agricole, est désormais davantage perçu comme un con-sommateur passif que comme un producteur majeur. En 2023, les conséquences de cette gestion sont plus que pal-pables : une inflation galopante sur les produits de base, une précarité accrue chez les agriculteurs locaux, et une dé-pendance croissante à l’égard des importations qui fragilise l’économie.
Promesses Répétées et Manque de Crédibilité
Face aux critiques croissantes sur son inaction et sur la détérioration du secteur agricole, Rajoelina a récemment réitéré sa promesse de faire de Madagascar le grenier à riz de l’Afrique. Cependant, cette tentative de regagner la confiance de la population semble avoir peu d’effet. Le fossé entre ses paroles et ses actes s’est creusé au fil des années, laissant place à un scepticisme généralisé.
L’accumulation de promesses non tenues et de décisions contre-productives a entaché la crédibilité du président mal-gache. Nombreux sont ceux qui se souviennent encore de son intervention en 2020, où il avait encouragé la popula-tion à abandonner la culture du riz pour se tourner vers l’Artemisia, une plante supposée être l’avenir économique et sanitaire du pays. Ce conseil, perçu par beaucoup comme irréaliste et déconnecté des réalités locales, a mis en lumière le manque de vision à long terme et d’expertise dans la gestion agricole du pays.
Madagascar : Un Avenir Menacé sous la Gouvernance Rajoelina
Aujourd’hui, alors que les Malgaches font face à une crise alimentaire et économique croissante, la population perd espoir en l’avenir sous l’administration de Rajoelina. Si le grenier à riz promis en 2018 reste un mirage, la confiance du peuple dans les capacités de son dirigeant à redresser le pays semble, elle aussi, de plus en plus illusoire.
Le secteur agricole, qui pourrait être le pilier du développement économique de Madagascar, reste sous-exploité, et sans une révision profonde des politiques agricoles, le pays continuera à être dépendant des importations, au détriment de sa souveraineté alimentaire et de son développement à long terme.
Le temps des discours séduisants est révolu, et les Malgaches demandent désormais des actions concrètes et tangibles. Mais sous Andry Rajoelina, cette aspiration légitime à un avenir meilleur reste, pour l’instant, une promesse non tenue.
