Les décideurs politiques des grandes puissances mondiales (Europe, États-Unis, Chine, Japon, Inde…) ont fait de la sécurité économique nationale et de la lutte contre le changement climatique leur priorité, afin d’assurer une paix durable dans leurs pays. À Madagascar, serons-nous capables de choisir la bonne politique et d’emprunter le bon chemin pour garantir notre sécurité et la paix ?
Il est impératif que le monde politique malgache recherche un idéal de paix, de concorde et d’harmonie pour notre chère Tanindrazana. Madagascar souffre aujourd’hui d’une violence nourrie par une culture d’antagonisme et un esprit de revanche, engendrés par le système électoral et le mode de gouvernance actuels. Les récents échanges houleux concernant les décisions sur le processus des élections municipales entre les détenteurs du pouvoir et ceux de l’opposition en sont une preuve supplémentaire.
Le système politique national, censé être démocratique, s’est progressivement mué en un régime de fait autoritaire. La majorité des Malgaches est soumise à une pression constante en raison des pratiques mafieuses dans la gestion des affaires publiques, d’une Constitution régulièrement piétinée, et d’une mauvaise gouvernance renforcée par une gestion hyper centralisée de l’État. Ce système maintient une rente perpétuelle pour une petite minorité qui monopolise le pouvoir politique, juridique, financier et économique. Aujourd’hui, Madagascar est marqué par la dégradation de ses institutions publiques, une corruption généralisée, le trafic de ressources naturelles (or, pierres précieuses, bois précieux, etc.), le détournement de fonds publics, l’impunité des détenteurs de pouvoir, une insécurité omniprésente et des violences sous toutes leurs formes.
Cette violence détruit la confiance entre la classe politique et la majorité des citoyens malgaches. Elle a même détruit la confiance entre les Malagasy. Le système en place a engendré des sentiments d’injustice et de blessures profondes. Il est crucial que le monde politique Malagasy reconnaisse que ces sentiments constituent un obstacle majeur à la réconciliation nationale, à une meilleure compréhension mutuelle et à la solidarité indispensable pour bâtir une société plus équitable.
L’avenir nous dira si le monde politique Malagasy aura le courage de changer pour offrir un avenir meilleur. La sécurité, la survie et le futur des Malagasy en dépendent.
